Plaintes pour possibles agressions sexuelles au Festi-Plage
Au moins deux personnes ont porté plainte aux autorités pour de possibles agressions sexuelles survenues la semaine dernière en marge du Festi-Plage en Gaspésie, a appris Le Journal.
Selon nos informations, la Sûreté du Québec (SQ) enquête en ce moment pour éclaircir les circonstances dans lesquelles les victimes ont été agressées et peut-être même droguées contre leur gré.
Depuis quelques jours, plusieurs participants du Festi-Plage de Cap D'Espoir, à Percé, allèguent sur les réseaux sociaux avoir été victimes du «piqûre challenge». Cette méthode consiste à agresser à leur insu des personnes en injectant des substances comme le GHB avec des seringues lors de moments festifs.
Le propriétaire du service ambulancier de Percé, Lorne Mahan, a d’ailleurs confirmé être intervenu à quelques reprises dans le secteur de Cap d'Espoir pendant le festival la semaine dernière, mais a refusé de donner de l'information sur la nature des transports.
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Vérifications en cours
De son côté, la SQ indique être au courant de la situation.
«On ne fait pas nécessairement de lien avec le Festi-Plage pour le moment. [...] Mais oui, on fait des vérifications avec de possibles intoxications survenues dans le secteur de la MRC du Rocher-Percé», explique leur porte-parole, Hélène St-Pierre.
Cette dernière ajoute que les autorités sont en train de «valider» ces informations pour connaître l’origine des intoxications.
Méganne Perry Mélançon, députée de Gaspé, confie avoir entendu de plusieurs sources différentes des cas de «drogue du viol» sur le territoire depuis le début de l’été.
Elle exhorte les autorités à informer la population si ces informations s’avèrent véridiques.
«Je comprends qu’il a peut-être aussi des enquêtes en cours, mais une mise au point serait appréciée pour qu’on sache à quoi s’en tenir et que nos filles soient au moins sensibilisées avant de prendre la route vers toutes sortes d’activités», déplore-t-elle.
Des gardes violents
Dans une brève déclaration officielle, la direction du Festi-Plage affirme que «des mesures renforcées» ont été déployées en raison du fort achalandage de l’événement qui a eu lieu du 27 au 30 juillet.
Des festivaliers ont dénoncé pourtant les lacunes en matière de sécurité, les fouilles «très aléatoires» et même, les comportements violents de certains agents de sécurité.
Le Journal a d’ailleurs obtenu une vidéo où l’on voit l’un d’entre eux donner des coups de poing à une personne au sol.
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Lors du spectacle de Fouki qui se déroulait le 27 juillet dernier, Marilou Cypihot-Tremblay et sa bande d’amis ont été «violemment» expulsées du site du festival «pour des raisons invalides», assure-t-elle.
«Un agent m’a fermement agrippé par les deux bras pour tenter de me soulever et me sortir physiquement de la foule. À plusieurs reprises, j’ai dû me tourner pour lui mentionner qu’il me blessait. L’agent était si agressif que je n’avais pas le choix de le suivre, mais j’étais terrorisée», a-t-elle confié au Journal.
Déjà controversé
En mars dernier, Émile Bilodeau avait annulé sa participation au festival gaspésien en raison de sa programmation 100% masculine. Aucune artiste féminine n’avait alors été invitée.
«Comment pensez-vous que les filles qui vont assister au Festi-Plage vont percevoir mon industrie?», avait questionné le chanteur sur sa page Instagram.
Rappelons que la ministre du Tourisme, Caroline Proulx, a attribué 52 500 $ en fonds publics au Festi-Plage de Cap-d'Espoir le mois dernier.
«Nous déplorons ce qui est arrivé au Festi-Plage Cap d'Espoir si les faits sont avérés. C’est maintenant à la SQ de faire enquête sur ces incidents, et nous appelons à la collaboration du Festival pour faire toute la lumière sur ces événements», écrit dans un courriel le Cabinet de la ministre du Tourisme.
L’organisation du Festi-Plage n’a jamais répondu à nos demandes d’entrevue téléphonique vendredi.
-Avec Nicolas Saillant, Journal de Québec