/news/health
Navigation

Côte-Nord: deux jours de déplacement pour «deux heures et demie» de soins

Coup d'oeil sur cet article

Une femme de Port-Cartier, sur la Côte-Nord, qui a besoin de traitements médicaux à Québec, dit subir des conséquences financières en raison de l’offre limitée de transport aérien dans le secteur. 

• À lire aussi: De plus en plus d’investissements en technologies au CISSS de la Côte-Nord

«Quand j’avais environ 7 ou 8 ans, ma mère a fait des recherches et elle a trouvé un traitement révolutionnaire à Québec. 

Donc on a commencé à se rendre à Québec, pis c’était aux deux semaines», a raconté Mélanie Jean, qui souffre d’hypercholestérolémie familiale depuis l’âge de deux ans.

Le traitement dure deux heures et demie, a expliqué la femme de 40 ans, précisant que ses rendez-vous médicaux à Québec sont à 600 kilomètres de chez elle et qu’elle ne peut pas les rater pendant trop longtemps.

«Si j’en manque pendant plusieurs mois, comme c’est arrivé pendant la pandémie, moi, le cholestérol va se ramasser dans mes artères, les bloquer, et je vais faire un infarctus.»

Remboursé par le Centre de Santé, chaque déplacement en avion à Québec lui prenait au total 12 heures avant la pandémie, en comptant le traitement et l’attente à l’aéroport.

Celle qui est employée d’une boutique d’aliments en vrac doit maintenant prendre l’avion le mardi soir pour revenir le jeudi matin, puisque c’est la fréquence des vols offerts par Air Liaison.

«Le mardi, je ne peux rentrer travailler, ils ont besoin de moi pour tout le quart, le mercredi, je suis à Québec, donc je ne travaille pas. Le mercredi, ils ont besoin de moi pour tout le quart, donc je ne rentre pas non plus. Ce sont des problèmes monétaires. Et si mes employeurs se tannent, je vais perdre ma job!», craint-elle.

Le choix de cette compagnie s’explique par le fait que le Centre de Santé de la Côte-Nord a le droit de rembourser les billets d’avion les moins chers.

Mélanie Jean attribue en partie cette situation à l’offre limitée de vols en partance de la Côte-Nord, soulignant au passage qu’elle n’est pas la seule à vivre cette situation. 

Elle réclame un «transport aérien digne de ce nom, qui offre aux gens d’avoir des horaires mieux adaptés pour aller dans les grands centres, comme Québec et Montréal, avec des prix qui ont du sens aussi!»

Les remboursements du CISSS pour les déplacements médicaux critiqués 

Mme Jean n’est pas tendre à l’endroit du Centre de Santé de la Côte-Nord, qui offre des compensations de 50 $ par nuit d’hébergement à Québec et de 12,75 $ par jour pour les repas.

«J’aimerais qu’ils soient conscients que ce ne sont pas des numéros qui sont malades, mais des humains. À part la maladie qu’on a, et qu’on n’est pas capable d’avoir des soins ici, on a une vie, on a des sentiments. On a le droit à un repos dans un endroit qui est confortable quand on a à subir des soins comme ça, et que c’est illogique d’envoyer des gens où des mendiants iraient coucher», a-t-elle indiqué.

Le Centre de Santé de la Côte-Nord ne donne pas d’entrevue pour des dossiers spécifiques, mais recommande aux usagers de le contacter s’ils sont insatisfaits des modalités de déplacements.

Commentaires

Vous devez être connecté pour commenter. Se connecter

Bienvenue dans la section commentaires! Notre objectif est de créer un espace pour un discours réfléchi et productif. En publiant un commentaire, vous acceptez de vous conformer aux Conditions d'utilisation.