Mon été québécois: le meilleur et le pire
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Cet été, j’ai goûté à la culture québécoise à toutes les sauces. De Saint-Jérôme à Terrebonne, en passant par Gatineau, j’ai dégusté des pièces de théâtre, des spectacles, des films de chez nous.
Et j’ai vécu le meilleur... et le pire.
Autant j’ai été épatée, ébahie, éblouie, impressionnée par la qualité de ce qui se fait au Québec, autant je me suis posé des questions.
QUEL TALENT !
Au Festival du cinéma de l’Outaouais, début juin, j’ai pu voir à l’avance Les tricheurs (qui prend l’affiche aujourd’hui). J’ai adoré cette comédie grinçante de Louis Godbout, ancien prof de philosophie au regard à la fois cynique et lucide sur le genre humain. Aucune rectitude politique ici. Et le punch final est tout simplement... savoureux.
J’ai adoré la version théâtrale de Symphorien, écrite par Louis Saia et Pierre Huet, qui est menée au quart de tour grâce à la mise en scène explosive de Pierre Séguin et Louis Saia. Enfin un spectacle pour toutes les générations !
J’ai eu les orteils retroussés de bonheur en voyant le plaisir que Michel Rivard et Normand Brathwaite avaient à jouer Sainte-Marie-la-Mauderne, version théâtrale de La grande séduction de Ken Scott. Et j’ai bien ri aux blagues sur Québec solidaire et Jean-Philippe Wauthier. (En passant, Normand, ta barbe te va à merveille !)
J’ai capoté sur Confessions, qui montre tout le talent de Luc Picard devant et derrière la caméra. J’ai eu un petit sentiment de fierté quand j’ai vu le nom de mes collègues Félix Séguin et Éric Thibault au générique, puisque le film est basé sur leur livre sur le tueur à gages Gallant.
Au spectacle-hommage à Sylvain Lelièvre, j’ai été touchée par l’interprétation de Stéphane Archambault de La lettre de Toronto, la meilleure chanson de son répertoire.
Enfin, j’ai revu avec plaisir (et pour la huitième fois) Notre-Dame de Paris de Luc Plamondon et Richard Cocciante. La mise en scène de Gilles Maheu m’a encore épatée par son inventivité. Il mange quoi, Bruno Pelletier, pour être aussi fougueux à 60 ans ? Bon, après les fleurs, voici les pots.
Quelques questions...
1 - Au public des pièces de théâtre : C’est quoi l’idée de parler comme si vous étiez dans votre salon ? Quand vous regardez la télé, les comédiens ne vous entendent pas. Mais au théâtre, ils sont sur scène et vos commentaires à voix haute sont vraiment dérangeants !
2 - À tous les publics : Quelle partie de la phrase : « Fermez vos cellulaires » vous ne comprenez pas ? Quand vous textez vos amis en pleine salle sombre, le savez-vous que vous dérangez les autres dans un rayon de 20 mètres ?
À tous les publics (bis) : Une ovation debout, systématiquement, à tous les spectacles, dans les secondes qui suivent la fermeture des rideaux, est-ce vraiment nécessaire ?
3 - Aux critiques professionnels : pourquoi êtes-vous plus indulgents avec les films/spectacles québécois ? On le sent dans vos textes quand vous vous dites : « C’est pas mal... pour une œuvre d’ici ».
4 - Aux propriétaires de salles : pourquoi transformez-vous les lieux en succursale du pôle Nord ? La climatisation n’a pas besoin d’être à moins 40 ! La prochaine fois que je vais à la Place des Arts (là où il fait le plus froid), je me munis de tuques et de mitaines et je ressors mon Kanuk.