/finance/news
Navigation

Payant, travailler à la retraite?

senior businesspeople discussing during meeting mix race business people in formal wear working together old age
llustration Adobe Stock

Coup d'oeil sur cet article

Vous qui comptez les dodos avant de «puncher» pour la dernière fois, avez-vous entendu les supplications des boss pour que vous donniez un autre petit coup de roue? 

C’était dans Le Journal, hier. Le Conseil du patronat veut rendre plus séduisante la perspective de travailler après 60 ans, voire jusqu’à 70 ans. On trouve déjà des entreprises prêtes à accommoder les travailleurs «d’expérience», mais là, on cherchera à documenter et à promouvoir auprès des employeurs les meilleures pratiques en la matière. 

Je suis pour ça. Seulement, me semble que ç’a pris du temps. 

Il n’est jamais trop tard pour bien faire, et pour accélérer les choses, voici ce qui pourrait constituer les piliers d’une stratégie : horaire allégé et flexible ; possibilité de travailler sur une base saisonnière. L’enjeu, c’est la mise en œuvre.

Bien sûr, les travailleurs veulent surtout avoir le sentiment que ça en vaut la peine : combien leur restera-t-il dans les poches? 

Là-dessus, les gouvernements se sont montrés plus proactifs que les entreprises. Quels sont ces progrès? Que reste-t-il à faire? 

Deux mesures fiscales efficaces

La Chaire de recherche en fiscalité et en finances publiques (CFFP) de l’Université de Sherbrooke a bien documenté ce dossier. Quelques mesures fiscales ont été mises en place avec les années pour favoriser le maintien et le retour au boulot, mais deux sont surtout profitables pour de nombreux sexagénaires.

Au Québec, il s’agit du crédit d’impôt pour la prolongation de carrière. Introduit en 2012, il n’a cessé d’être bonifié et étendu depuis. Les dernières améliorations remontent à 2019.

Pour les travailleurs de 60 à 64 ans, le crédit maximal s’élève à 1500 $, il monte à 1650 $ à partir de 65 ans. Il diminue progressivement une fois atteint le seuil de revenu de travail de 36 950 $ (en 2022), pour disparaître totalement à l’approche des 70 000 $. Vu la fourchette où il agit au maximum, il est particulièrement efficace pour les travailleurs saisonniers ou à temps partiel.

L’autre mesure, fédérale, touche les bénéficiaires du Supplément de revenu garanti (SRG), donc les potentiels travailleurs de plus de 65 ans. Le problème du SRG, c’est qu’il est récupéré approximativement au taux de 50 % pour chaque dollar de revenu additionnel. Par le passé, cet « impôt » implicite a eu pour effet de dissuader les prestataires d’améliorer leur sort avec un travail à temps partiel. 

Depuis 2020, une personne peut déclarer 5000 $ de revenu de travail sans que son SRG soit diminué. Les revenus entre 5000 $ et 10 000 $ sont quant à eux à moitié exemptés du calcul, ce qui fait que le taux de récupération du SRG n’est plus de 50 %, mais de 25 %.

D’autres mesures qui se font attendre

D’autres mesures d’incitation au travail peuvent profiter aux travailleurs âgés, comme la prime au travail, l’Allocation canadienne pour travailleurs et le bouclier fiscal.

Ensemble, elles font en sorte qu’il reste plus d’argent qu’on pense dans les poches des travailleurs âgés. Qu’est-ce qu’il manque pour qu’ils aient encore plus envie de retarder la retraite?

Il faudrait rendre facultatives les cotisations obligatoires au Régime de rente du Québec à partir de 65 ans.

Lors de la dernière campagne électorale fédérale, figurait au programme des libéraux un crédit d’impôt pour prolongation de carrière semblable à celui du Québec. Reste à le concrétiser. 

Autant à Québec qu’à Ottawa, ces crédits inciteraient plus de retraités à joindre la population active s’ils étaient remboursables. Celui de Québec est «non remboursable», il faut payer de l’impôt pour en bénéficier. 

On pourrait aussi repousser à 75 ans l’âge limite de conversion du REER en FERR (Fonds enregistré de revenu de retraite). 

La CFFP suggère en plus d’exclure les revenus de travail du calcul de récupération de la pension de Sécurité de la vieillesse. Un sujet à débat!

CALCULER CE QUI RESTE DANS VOS POCHES

Vous vous demandez s’il vaut la peine de retourner au boulot? Le ministère des Finances du Québec a mis en ligne un outil qui permet d’évaluer les revenus de travail conservés à la retraite. Il intègre tous les éléments abordés plus haut.

L’outil est accessible à cette adresse, à ajouter à vos signets : https://www.budget.finances.gouv.qc.ca/budget/outils/revenu-travail-retraite-detail-fr.asp

Commentaires

Vous devez être connecté pour commenter. Se connecter

Bienvenue dans la section commentaires! Notre objectif est de créer un espace pour un discours réfléchi et productif. En publiant un commentaire, vous acceptez de vous conformer aux Conditions d'utilisation.