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Une première campagne mémorable

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Photo Adobe Stock Comme bon nombre de collègues et d’adversaires, j’avais des doutes quant aux conclusions de certaines études empiriques indiquant que l’effet de persuasion du « porte-à-porte » est quasi nul.

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En ce début de campagne électorale québécoise 2022, des souvenirs de mon implication dans des opérations de politique partisane auprès des citoyennes et des citoyens me reviennent...

J’ai activement vécu un total de huit campagnes électorales sur le terrain.

Et je me souviens que d’une élection et d’une circonscription à l’autre, le traditionnel exercice du «porte-à-porte» débouchait parfois sur de drôles de surprises.

Un contact direct

Comme bon nombre de collègues et d’adversaires, j’avais des doutes quant aux conclusions de certaines études empiriques indiquant que l’effet de persuasion du «porte-à-porte» est quasi nul.

J’étais plutôt d’avis que le contact direct avec l’électorat, accompagné d’une distribution de pamphlets électoraux aux portes, était un des moyens les plus efficaces pour convaincre les électrices et les électeurs des camps adverses de rejoindre le mien...

Mais c’était sans compter les idées arrêtées des uns et les préjugés stratifiés des autres relativement à mon camp, au gré des calomnies savamment distillées avec succès par des partis adverses.

Dans Viau en 2003

Lors de ma toute première campagne électorale, dans Viau, mon équipe de campagne et moi avions ciblé les portes de la communauté la plus populeuse de la circonscription. Celle-ci composait près de 25 % de la population.

À l’instar de plusieurs autres circonscriptions, il y avait là une diversité d’enjeux. Pour paraphraser Gérald Godin, j’y voyais «la douleur, les pleurs et la bonté, les amours finies, les cancers et les scanners, des sans-abri, des sans pain ni beurre, des créateurs, des danseurs, des poètes».

J’y voyais également «des rêves de H.L.M. ; des rêves hypothéqués ; des épiciers licenciés ; des rêves de voyages ; des rêves de visa de travail ; des réfugiés et des exilés...»

Je voulais prendre soin de tout le monde. Avec les membres constituant cette grande part de la population de Viau, les rencontres et les échanges au porte-à-porte et dans les sous-sols d’églises furent nombreux, courtois, mais difficiles.

On y soupçonnait alors mon parti d’avoir un «agenda caché» portant sur la déportation massive des membres de cette communauté dans leur pays d’origine. On le qualifiait de xénophobe et de raciste... Une calomnie.

Bon an, mal an, ces allégations, me rapporta alors un des membres de cette communauté, avaient été savamment inspirées et entretenues par des adeptes d’un parti politique adverse.

Des sornettes qu’on m’avait déjà servies alors que je débarquais fraîchement au Québec ; bien avant mon implication active en politique.

Je leur avais alors démontré, rationnellement, qu’ils avaient été manipulés en leur avouant que je m’étais moi-même fait avoir avant de comprendre, beaucoup plus tard, le subterfuge politique derrière cette calomnie.

Au terme de six mois de porte-à-porte et de « café-rencontre » dans les sous-sols d’églises, cette communauté finira par m’accorder sa confiance, mais pas au parti que je représentais.

Cependant, je ne serai pas élu. On constatera plus tard que près de 80 % de ces personnes que j’avais rencontrées étaient des témoins de Jéhovah. Ils ne votaient pas.

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