Vote par anticipation: les Atikamekw appelés aux urnes
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Les quelque 5000 électeurs atikamekw peuvent voter depuis lundi matin pour élire qui sera leur nouveau Grand chef à la tête du Conseil de la nation atikamekw (CNA).
Des bureaux de vote sont ouverts dans les trois communautés, Wemotaci, Opitciwan et Manawan, ainsi que dans des centres urbains comme Trois-Rivières et La Tuque.
Le scrutin aura lieu le mardi 6 septembre. Les membres doivent choisir entre la continuité avec Constant Awashish qui sollicite un troisième mandat consécutif, ou un vent de changement avec Guy Niquay qui tente sa chance pour une deuxième fois.
«Ensemble allons droit devant»
Le Grand chef sortant, originaire d'Opitciwan, est fort d'un bagage de négociateur aguerri avec les gouvernements. Il a déclaré la souveraineté de la nation atikamekw, a instauré le premier système de protection de la jeunesse géré par une Première nation et a notamment incité les gouvernements provincial et fédéral à appuyer le Principe de Joyce, garantissant le droit à des soins de santé équitable et sécuritaire après le décès tragique de Joyce Echaquan, cette femme autochtone décédée dans des circonstances troubles à l'hôpital de Joliette en septembre 2020.
«Ça peut être très lourd les questions autochtones, la défense des droits, du respect et de la reconnaissance. Je pense que c'est important pour l'avenir de nos enfants, de mes enfants. Je sais qu’il y a encore beaucoup de travail au niveau de la gouvernance, de l'employabilité, de la formation et de la réussite scolaire. C'est ce qui me motive à continuer», a affirmé Constant Awashish.
Le leader de 41 ans est père de trois enfants et est détenteur d'un baccalauréat en droit. Il a souvent été qualifié d'Obama des Premières nations. «Dans l'histoire moderne, je suis le premier qui pourrait être élu pour un troisième mandat», a confié celui pour qui les questions de gouvernance et la mobilisation de la jeunesse sont au centre de ses actions.
«Plus personne ne sera oublié»
Guy Niquay pour sa part milite pour plus d'unité au sein de la communauté atikamekw. Les tensions sont vives avec le Conseil de bande de Wemotaci qui a claqué la porte au CNA pendant le mandat de l'actuel Grand chef.
«On est comme divisé. Ce qui est populaire dans les dernières années, c'est la réconciliation, et puis il va falloir travailler l'unité. Ça prend un rassembleur. Les trois communautés, il faut qu'on soit uni. Ensemble, on va être beaucoup plus fort», a exprimé celui qui incite sur le climat de division.
Il a lui aussi eu un rôle important à jouer depuis les conclusions de la coroner Géhane Kamel qui mentionnait que le racisme systémique a contribué au décès de Joyce Echaquan, mère de sept enfants. Il a été nommé adjoint au PDG du CISSS de Lanaudière. Son mandat était de créer un pont entre la communauté, redonner confiance aux autochtones qui doivent se rendre à l'hôpital de Joliette et s'assurer qu'ils soient bien traités dans le réseau.
Le père de cinq enfants a fait carrière en éducation pendant plus de 20 ans. Il a occupé les postes d'intervenant jeunesse, d'enseignant en éducation physique et de directeur d'école. Pour ce qui est de son expérience en politique, il agit à titre de conseiller stratégique pour le conseil de la nation de Manawan.
Faire sortir l'électorat
Un défi qui attend les deux candidats est certainement de convaincre les membres de la communauté de se rendre dans les bureaux de scrutin alors que le taux de participation en 2018 dépassait à peine 38 %.