L'heure juste: non, les libéraux n'ont pas haussé les tarifs d'Hydro de 5 %

Notre Bureau d’enquête se spécialise dans l’art de rétablir les faits. Tout au long de la campagne électorale, nos recherchistes vous présentent leurs trouvailles pour débusquer les déclarations surprenantes, douteuses ou carrément fausses des candidats, et vous permettre d’y voir plus clair.

L'ÉNONCÉ

Dans son point de presse de ce matin visant à promouvoir la quatrième mesure de son « bouclier contre l’inflation », le chef de la CAQ François Legault a annoncé vouloir limiter la hausse des tarifs d’Hydro-Québec à 3%. Lorsque questionné sur le sujet par les journalistes, il a critiqué ses adversaires libéraux.

« C'est important de le répéter, parce qu'on entend toutes sortes de choses sur les tarifs d’Hydro-Québec, rappelons-nous que le gouvernement libéral a, certaines années, augmenté les tarifs d'hydro de 5% », a-t-il affirmé.

LES FAITS

Son affirmation manque de nuances. Le gouvernement n’a techniquement pas eu son mot à dire sur les hausses de tarifs d’hydroélectricité.

C’est la Régie de l’énergie qui s’en chargeait, jusqu’à l’adoption sous le bâillon du projet de loi 34 par la CAQ en décembre 2019. Ce projet de loi vise à indexer les hausses de tarif d'hydroélectricité à l'inflation. La Régie se penchera aux cinq ans sur les prix.

Toutefois, il y a bel et bien eu des augmentations autour de 5% fixées par la Régie lors d’un mandat libéral, mais elles datent d’il y a plus de 15 ans.

Il y a eu une augmentation de 4,41% en 2003-2004, qui a été appliquée « après 5 années de gel tarifaire », explique Jean-François Blain, un expert en tarification d'électricité au Québec, qui a déposé un mémoire à l’Assemblée nationale dans le cadre de consultations sur le projet de loi 34.

L’autre augmentation était de 5,3 % en 2006 en raison d’une hausse de coûts importante.

Une partie de ces augmentations peuvent être attribuées aux décisions des gouvernements libéraux de Philippe Couillard et de Jean Charest, qui ont obligé Hydro Québec à acheter de l'énergie à prix élevé à de petites centrales ou des usines de biomasse dans le cadre de projets de développement régionaux.

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