Rizqy menacée de mort, le bureau de Ciconne vandalisé: plus de mesures de sécurité pour les députés réclamées

Le début de la campagne électorale est marqué par des actes de violence. Le bureau de comté du libéral Enrico Ciconne a été cambriolé et vandalisé, quelques jours après des menaces de mort à l’endroit de sa collègue Marwah Rizqy, qui réclame davantage de mesures de sécurité pour les députés.

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Enceinte de huit mois, la députée de Saint-Laurent n’est pas rassurée par la tension sociale actuelle. «On est vraiment naïfs au Canada, pour un pays du G7, de croire que c’est correct d’avoir autant d’élus sans aucune protection», lâche-t-elle, en entrevue.

Il y a une dizaine de jours, un individu a proféré des menaces à son endroit sur les réseaux sociaux. Il s’est ensuite mis à appeler des postes de police municipaux et même le bureau de circonscription de son collègue député de Marquette pour annoncer sa mort prochaine.  

«L’individu a commencé à appeler à mon poste de police de quartier pour dire sur telle rue, qui est en fait ma rue à moi où j’habite, dépêchez-vous, il y a un meurtre qui va être commis, c’est le cadavre de Marwah Rizqy. Il a fait ça trois ou quatre fois», relate la députée, encore ébranlée.  

«J’en ai pas dormi pendant trois nuits», confie-t-elle. Elle a eu droit à une escorte policière durant une journée. «Là, mes genoux ont commencé à claquer. Pour la première fois j’ai dit, si je n’en ai pas d’escorte, ça ne me tente plus (de faire campagne)».  

•  Écoutez la rencontre Dutrizac – Dumont diffusée chaque jour en direct 7 h via QUB radio :

L'homme en question, Claude Delaney, est accusé d'harcèlement criminel envers la députée Marwah Rizqy. Il a plaidé non coupable et a été libéré sous conditions.  

Faire de la politique en 2022 vient désormais avec son lot de menaces et d’insultes. Les chefs de parti bénéficient majoritairement d’importantes mesures de sécurité, mais ce n’est pas le cas des députés qui n’ont pas de fonctions ministérielles. Selon Marwah Rizqy, le moment est venu de se préoccuper de cet enjeu.  

La libérale a d’ailleurs demandé à l’Assemblée nationale qu’on lui fournisse un «bouton de panique» pour se sentir davantage en sécurité.

Local «défoncé»

C’est le vandalisme au bureau de comté d’Enrico Ciconne dans la nuit de mardi à mercredi qui l’a convaincu de sortir sur la place publique. La Sûreté du Québec a ouvert une enquête afin de vérifier si les deux évènements sont liés.  

• Écoutez la rencontre Yasmine Abdelfadel et Marc-André Leclerc diffusée chaque jour en direct 6 h via QUB radio : 

L’ex-hockeyeur était sous le choc. Son local a été «défoncé de façon violente». Des ordinateurs ont été volés. Des classeurs qui étaient fermés à clé ont été défoncés. Du sang a même été retrouvé sur un des classeurs, témoignant de la violence de l'effraction. Les voleurs ont même dérobé le serveur des caméras de surveillance. 

«Je veux avertir les gens qu’il y a peut-être eu un bris de confidentialité», a insisté M. Ciccone, qui rappelle que les députés traitent plusieurs dossiers de citoyens habitant le comté.

– Avec la collaboration d’Antoine Lacroix, Nicolas Lachance, Marc-André Gagnon, Patrick Bellerose et Gabriel Côté

Ce qu’ils ont dit

«(La sécurité entourant les députés), c’est une question qui mérite d’être soulevée dans le contexte actuel. On a vu ce qui s’est passé avec Enrico et ce qui se passe du côté de Marwah»

– La chef du PLQ, Dominique Anglade

«Je suis tellement déçu qu’on soit rendus là au Québec. [...] Ça me renverse. (...) On a tous une responsabilité à jouer pour que ce climat social ne dégénère pas de plus en plus. Moi, j’ai ma fille sur la campagne »

– Le co-porte-parole de QS, Gabriel Nadeau-Dubois

«Écoutez, c’est inacceptable ce qui est arrivé au bureau de M. Ciccone, c’est inacceptable ce qui est arrivé à beaucoup de pancartes. On veut un débat, on est chanceux d’avoir la démocratie qu’on a au Québec donc peu importe le parti, c’est inacceptable »

– Le chef de la CAQ et premier ministre sortant, François Legault

«Il faut condamner toute forme de violence, on a la chance de vivre au Québec dans une démocratie extraordinaire. Et ce n'est pas comme ça au Québec qu'on règle nos conflits. Quand on est pas d'accord, on s'implique politiquement et on va voter»

– Le chef du PCQ, Éric Duhaime

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