Hugo Houle s’adapte bien à sa nouvelle «célébrité»
De retour à la maison, le cycliste de 31 ans ne passe plus inaperçu au Québec
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Revenu discrètement au Québec en début de semaine, le cycliste Hugo Houle réalise qu’il est désormais plus difficile pour lui de passer incognito depuis sa victoire historique au Tour de France.
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Dans une petite rue étroite du Vieux-Port de Montréal, l’athlète de 31 ans a accepté de prendre quelques photos pendant que des passants connus ni d’Ève ni d’Adam criaient son prénom.
En attendant les Grands Prix cyclistes de Québec et Montréal, Houle raconte que la même situation s’est produite dans le secteur de Drummondville, où il a enfourché sa bécane pour s’entraîner. Partout, il ne passe plus tout à fait inaperçu depuis son coup d’éclat à Foix, le 19 juillet dernier.
Admiration
« Il y avait une zone de travaux et si j’avais voulu, je pense que les ouvriers m’auraient embarqué dans la pépine pour m’aider à traverser ! C’est sûr que la perception des gens a changé. Je sens qu’il y a une certaine admiration. Il y a des situations qui n’arrivaient pas avant », a lancé le premier Québécois à remporter une étape du Tour de France en 109 ans.
Souhaitant se concentrer sur son entraînement pour offrir une belle performance la semaine prochaine, le cycliste s’est offert une courte tournée médiatique jeudi, accompagné de sa mère, qu’il n’avait pas vue depuis un an. Sa conjointe Stéphanie, pour sa part, est demeurée en Europe.
Six semaines après son exploit, Houle n’a toujours pas regardé intégralement le plus beau moment de sa carrière.
« Pas au complet. Juste les faits saillants et un résumé. Je n’ai pas mis l’étape officielle au complet. Un jour je vais le faire. La vidéo faite par notre équipe est vraiment top ! Quand je rentre à la ligne, c’est impressionnant. Les images parlent d’elles-mêmes », ajoute-t-il avec beaucoup d’émotions et la voix entrecoupée.
Même s’il ne sait pas trop à quoi s’attendre, Hugo Houle devrait avoir droit à un bel accueil dans les rues de Québec et Montréal, les 9 et 11 septembre. « J’ai bien hâte de voir les gens », dit-il.
En confiance
Après le Tour de France, il a pris de courtes vacances avant de terminer au 2e rang de l’Arctic Race, à la mi-août, en Norvège. La victoire au classement final lui a échappé par seulement 8 petites secondes.
Dimanche dernier, il n’a pas participé à la Bretagne Classique, l’ancien Grand Prix de Plouay, en raison de problèmes gastriques. Le Belge Wout van Aert (Jumbo-Visma), qui a remporté l’épreuve, devrait logiquement être le grand favori pour les deux courses québécoises. Houle n’aura pas couru depuis trois semaines, mais il croit en ses chances.
« J’étais fatigué. Je ne peux pas m’entraîner plus. Je dois faire le plein de fraîcheur. Depuis le Tour de Suisse en juin, ça n’a pas arrêté. Je veux bien faire à la maison et je suis prêt, mais j’ai déjà fait une belle saison et je ne veux pas me mettre de pression outre mesure », a résumé Houle.
Israel-Premier Tech en situation précaire
À quelques semaines de la fin de la saison, l’équipe Israel-Premier Tech (IPT) des Québécois Hugo Houle et Guillaume Boivin pourrait perdre sa précieuse licence World Tour en 2023.
Si cette situation délicate pouvait se redresser au début de l’été, les espoirs ont fondu et la nervosité est plus grande.
Israel-Premier Tech (IPT) est présentement au 20e rang, à plusieurs centaines de points de la 18e et dernière place évitant une relégation. Une 19e place pourrait permettre d’être invitée automatiquement au Tour de France, d’Italie et d’Espagne, mais ce n’est pas le cas actuellement. Les points accumulés au cours des trois dernières saisons sont comptabilisés.
« Moi je ne suis pas en panique, mais il y en a qui le sont. J’ai été performant et je ne peux pas faire plus. J’ai fait ma part et tout le monde connaissait les règles du jeu. C’est à suivre », explique prudemment Houle.
Chasse aux points
De bons résultats deviennent importants, voire obligatoires, à Québec et Montréal, mais aussi sur chaque course au calendrier jusqu’en novembre. Outre Houle, IPT misera ici sur Guillaume Boivin, Jakob Fuglsang, Simon Clarke, Giacomo Nizzolo, Sep Vanmarcke et Krists Neilands.
Le temps pourrait toutefois manquer. En cas d’échec, des coureurs pourraient quitter vers d’autres cieux.
Cette situation serait désastreuse puisque l’équipe est bien soutenue par deux hommes d’affaires sérieux aux poches profondes.
Le philanthrope Sylvan Adams et le PDG de Premier Tech, Jean Bélanger, ont bâti un solide partenariat avec une vision à long terme, ce qui n’est pas le cas pour plusieurs équipes constamment à la recherche de commanditaires pour survivre. IPT est également impliqué dans le développement des jeunes espoirs.
En urgence
Partout, les cyclistes sont conscients des points UCI nécessaires et l’urgence a modifié les façons de courir. Un débat avec l’Union cycliste internationale (UCI) est possiblement à prévoir cet automne.
En 2022, une vague de cas de COVID et des blessures ont brisé l’élan de l’équipe, mais quelques coureurs n’ont pas livré les performances attendues. Malgré un beau Tour de France, l’équipe n’a pas de résultat sur la Vuelta jusqu’à présent.
Houle aura lui-même un automne très chargé afin de sauver les meubles. Immédiatement après le Grand Prix de Montréal le 11 septembre, il doit prendre un vol en soirée vers Bruxelles pour une épreuve prévue en Belgique. Il fera l’impasse sur les Mondiaux en Australie.