Menaces envers les élus: Legault ouvert à une loi pour encadrer les réseaux sociaux
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Le chef caquiste François Legault n'exclut pas de légiférer pour mieux encadrer les réseaux sociaux, d'où émanent selon lui les dérapages comme celui dont son député sortant de Chauveau et plusieurs autres candidats ont été victimes dernièrement.
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«Il ne faut pas exclure ça. C’est un problème qui n’est pas unique au Québec. Il faut voir... Ce n’est pas simple de réglementer entre autres les médias sociaux, parce que souvent, ça commence là», a indiqué le premier ministre sortant, en réagissant à la plainte déposée par le candidat caquiste dans Chauveau, Sylvain Lévesque.
Après le bureau de comté du libéral Enrico Ciccone vandalisé, les menaces répétées par un individu envers sa collègue Marwah Rizqy, une reproduction de l’affiche électorale de M. Lévesque dégoulinante de sang s’est mise à circuler sur Twitter.
«Je trouve ça malheureux. C'est rendu presque difficile de faire de la politique», a commenté M. Legault, en répétant son appel à la prudence lancé un peu plus tôt.
«Quand on lit ce qui s’écrit sur les médias sociaux, il faut avoir toute une carapace, constate M. Legault. De voir des gestes comme ça... On l’a vu avec Marwah Rizqy, des menaces de morts, des pancartes avec du sang, écoutez... Moi je lance encore un appel à tout le monde, à tous les Québécois, à tous les citoyens : S’il vous plait, soyez prudent, évitez la violence, évitez la violence, évitez les propos violents. On a besoin au Québec, surtout dans une campagne électorale, de faire des débats sur le fond. Pas de s’attaquer puis pas de se voir comme des ennemis. On est des adversaires sur les idées.»
Legault a interpellé la Sûreté du Québec
En début de journée, jugeant «vraiment inacceptable» que des députés aient été la cible d’actes de violence, François Legault a interpellé la Sûreté du Québec afin que les candidats puissent se sentir en sécurité. Il demande du même coup aux autres chefs d'éviter «d’attiser la colère».
Que ce soit sur les réseaux sociaux comme sur le terrain, les menaces, «malheureusement, on voit que ça arrive de plus souvent», a déploré le premier ministre sortant, en réagissant entre autres à la mauvaise expérience vécue par la libérale Marwah Rizqy.
«J’ai demandé à la Sûreté du Québec d’être disponible pour tous les candidats ou candidates qui se sentent menacés. Je pense que c’est important», a déclaré d’entrée de jeu François Legault, avant de faire son annonce du jour, en Mauricie.
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«S’il y a des candidats ou des candidates qui se sentent menacés, (ils) peuvent communiquer avec la Sûreté du Québec», a-t-il suggéré, en invitant Mme Rizqy à rediscuter avec les policiers.
«Toutes mes pensées sont avec elles, a dit M. Legault. On ne peut pas accepter ça dans notre société, ce genre de menaces. (...) Je souhaiterais qu’elle participe à la campagne, au débat important, démocratique qu’on a, qu’on va avoir, qu’on va continuer d’avoir dans les quatre prochaines semaines.»
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Attiser la colère
Le chef caquiste a profité de l’occasion pour envoyer un message aux chefs des différents partis, à leurs candidats, de même qu’à la population en général.
«Je pense qu’on a tous une responsabilité de ne pas attiser la colère», a insisté le premier ministre sortant, en essayant une fois de plus d’éviter de cibler plus directement ses adversaires.
Lors d’une visite en Beauce, en début de semaine, M. Legault a accusé le chef conservateur Éric Duhaime d’agir de façon irresponsable, en rappelant qu’il a déjà invité ses militants à l’aider à faire entrer la grogne au Parlement.
Le chef caquiste lui reproche d’utiliser la grogne de ceux qui ont le plus souffert des mesures sanitaires «pour essayer de gagner des votes».
Questionné par un journaliste s’il avait lui-même contribué à diviser les Québécois au cours de son mandat, François Legault a aussi ciblé sa rivale libérale, Dominique Anglade, en rappelant qu’elle l’a déjà accusé de créer des divisions avec son approche pour défendre la langue française.
«Vous savez, les francophones savent que le français sera toujours vulnérable au Québec et protéger le français, je pense qu’il y a des gouvernements qui l’ont moins fait avant nous autres. Je pense que c’est plus ça qui amène la division. Je pense qu’il y a comme un consensus au Québec, que le français, c’est la langue officielle, que le français, on veut le préserver pour l’avenir puis je pense que c’est la responsabilité du gouvernement du Québec d’agir pour éviter justement les divisions.»