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Les facteurs à considérer avant de reporter sa pension fédérale à 70 ans

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Illustration Adobe Stock


Le lecteur Jean se pose d’intéressantes questions, celles-ci permettent de revisiter certains principes du décaissement. Ça va nous changer un peu des élections.

Le retraité de 63 ans empoche sa prestation du Régime de rente du Québec (RRQ) depuis trois ans, « le maximum », précise-t-il. Il l’a séparée avec sa conjointe. Cette dernière a très peu contribué au régime, elle n’en retire presque rien.

En outre, notre lecteur reçoit autour de 56 000 $ par année de deux fonds de pension à prestations déterminées, aucunement indexés. Il a également cotisé au REER de sa conjointe au cours des années, le compte renferme aujourd’hui 144 000 $. Le couple détient aussi 42 000 $ de CELI. 

Les deux conjoints seront admissibles à la pension de la Sécurité de la vieillesse dans deux ans.

Les questions de notre lecteur : 

« Si nous retardons tous les deux les premiers versements de notre pension à 70 ans, est-ce vrai qu’aucune rente ne sera versée au survivant en cas de décès ? »

« Si c’est le cas, n’est-ce pas un risque important de laisser de l’argent sur la table ? »

« Avec mes revenus, est-ce que je pourrais m’approcher dangereusement de la limite où je dois rembourser une partie de ma PSV ? »

Allons-y dans l’ordre.

Gérer les risques

Non, le programme de la Sécurité de la vieillesse ne prévoit pas de rente au conjoint survivant, sauf une allocation si l’hypothétique bénéficiaire est âgé de 60 à 64 ans et que ses revenus ne surpassent pas un certain seuil. 

« Un décès prématuré est un risque à considérer, mais il n’est probablement pas le pire dans la situation. Le risque de survie est sans doute plus important », rappelle le planificateur financier Martin Dupras.

Le conseiller relève que les fonds de pension de notre lecteur n’offrent aucune protection contre la hausse du coût de la vie, le pouvoir d’achat du couple sera donc grugé avec le temps. Même à des niveaux normaux, l’inflation peut faire des ravages sur 20 ans. 

La PSV, en revanche, est indexée au coût de la vie quatre fois par année. En la reportant à 70 ans comme l’envisage notre lecteur, la rente sera bonifiée de 36 %. À 75 ans, elle sera augmentée d’un autre 10 %. 

« Avec le report, une portion plus importante des revenus globaux du couple sera indexée », souligne le planificateur indépendant. 

Le manque à gagner entre 65 ans et 70 ans pourra en partie être compensé par des retraits REER, selon Martin Dupras. Pour le reste, le train de vie du couple sera financé par les diverses rentes. La stratégie est à proscrire si l’état de santé fait craindre un décès précoce. 

Ce genre de décision serait simple à trancher si on connaissait la date du « grand départ ». En l’absence d’une telle certitude, on doit soupeser ces deux risques : laisser de l’argent sur la table en cas de décès prématuré ; se serrer la ceinture plus tard si on vit jusqu’à un âge avancé. 

Fractionnement de revenu

Quant à l’inquiétude de voir une partie de sa pension amputée par des revenus trop élevés, Jean peut dormir sur ses oreilles. Le seuil de récupération de la PSV approche les 80 000 $ actuellement, une limite indexée chaque année.

Notre lecteur ne s’en approche pas, d’autant plus qu’il peut fractionner avec sa conjointe les revenus de ses deux régimes de retraite d’employeur. Cette possibilité s’offre à lui dès maintenant vis-à-vis du fisc fédéral, et à partir de 65 ans à l’égard de l’impôt québécois. 

Le fractionnement permet de répartir les revenus également entre les conjoints de manière à réduire la facture fiscale. 

À moins d’ennuis de santé, la stratégie à adopter paraît assez claire. Si la peur d’en laisser sur la table nuit à leur sommeil, les retraités peuvent couper la poire en deux en repoussant les rentes à 68 ans, la rente sera améliorée de 21,6 % au lieu de 36 %. 







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