Immigration: Legault préfère que le Québec conserve la taille d’un «petit pays»
Coup d'oeil sur cet article
GATINEAU | François Legault préfère que la population du Québec demeure comparable à celle de «petits pays» comme la Suisse, plutôt que d’augmenter l’immigration à des niveaux «extrêmes» comme Justin Trudeau veut le faire dans le reste du Canada.
• À lire aussi: La campagne en images – Jour 9: du crossfit pour Éric Duhaime après avoir courtisé les sportifs
• À lire aussi: Le PQ veut limiter l’immigration à 35 000 arrivants par année
• À lire aussi: Le PLQ propose d’augmenter le seuil d’immigration à 70 000 nouveaux arrivants
«Ce qui est important, c’est d’avoir une qualité de vie pour les personnes qui habitent au Québec. Donc ce n’est pas un objectif, en soi, de monter à 10, 20, 30 millions de personnes au Québec», a déclaré le chef de la Coalition Avenir Québec, lorsque questionné à ce sujet, lundi.
«On est 8,6 millions d’habitants, je pense que c’est une taille, quand même, qui permet d’avoir des services de qualité. Et comme beaucoup d’autres petits États dans le monde, je ne pense pas qu’on ait besoin de suivre le rythme du reste du Canada, qui est exceptionnel», a-t-il expliqué.
- Écoutez la rencontre Lisée - Mulcair avec Martineau diffusée chaque jour en direct 8h50 via QUB radio :
50 000 par an pendant quatre ans
Au cours des dernières heures, le Parti Québécois a promis de ramener les seuils d’immigration à 35 000, alors que les libéraux voudraient continuer d’accueillir 70 000 nouveaux arrivants par année, comme ce fut le cas l’année dernière en raison du rattrapage provoqué par la pandémie.
Du côté de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois a situé sa fourchette entre 60 000 et 80 000 immigrants par année, dimanche soir, lors d’une émission spéciale à RDI.
«Comment va-t-il arrêter le déclin du français avec 80 000 immigrants par année? Je serais bien curieux de sa réponse, à moins qu’il nous dise que ce n’est pas important pour lui, le déclin du français», a commenté le chef caquiste.
«Nous, on pense que cette capacité maximale est à 50 000», a réitéré François Legault, qui ne prévoit pas broncher au cours d’un prochain mandat, s’il est réélu.
«Ça ne bougera pas, a prévenu M. Legault. Il va falloir avoir un arrêt du déclin du français avant de se reposer la question.»
Enjeu de survie
À chaque fois que le sujet est abordé depuis le début de la campagne électorale, le chef de la CAQ rappelle que toutes proportions gardées, le Québec reçoit déjà, «à chaque année plus d’immigrants toutes proportions gardées que les États-Unis ou que la France».
Pour le chef caquiste, en faire davantage menacerait la nation québécoise. En mai dernier, François Legault en a d’ailleurs fait un enjeu de survie.
Le premier ministre sortant tient d’ailleurs à ce que le Québec conserve tous ses sièges à la Chambre des communes, même si le poids démographique du Québec diminue par rapport aux autres provinces, dans le futur.
«Le Québec est une nation, a rappelé M. Legault. On a parlé d’être une société distincte. On est un des deux peuples fondateurs. Je pense que oui on doit garder un certain poids à l’intérieur de la Chambre des communes», a-t-il martelé.
«La nation québécoise, c’est important de comprendre ce que ça veut dire, pas juste une motion de temps en temps, de protéger cette nation où il y a une seule langue officielle qui est le français.»
Et dans le reste du Canada, les niveaux records d’immigration qu’envisage Justin Trudeau risquent de causer des problèmes, selon M. Legault.
«Le Canada s’en va vraiment à l’extrême, en recevant beaucoup beaucoup [d’immigrants], puis ça va poser – puis j’en ai déjà discuté avec mes collègues des autres provinces – des défis d’intégration», a-t-il raconté.