Bombardier: Éric Martel croit que le Québec doit recevoir plus d’immigrants
Le PDG de Bombardier se prononce sur ce grand enjeu de la campagne électorale
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Alors que l’immigration divise les chefs politiques en pleine campagne électorale, le grand patron de Bombardier, Éric Martel, est convaincu que le Québec doit accueillir plus de nouveaux arrivants.
«Nous aurons certainement besoin de plus d’immigration», a déclaré M. Martel, hier, en réponse à une question sur la pénurie de main-d’œuvre dans le cadre d’un événement organisé par Aéro Montréal.
Le dirigeant n’a pas voulu s’aventurer à dire combien le Québec devrait recevoir d’immigrants chaque année.
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Population vieillissante
Mais selon lui, revoir les seuils à la hausse pourrait contribuer à accroître les inscriptions dans les programmes de formation en aéronautique et à faciliter le recrutement pour les entreprises du secteur.
«On a une population vieillissante, moi je le vois dans mes statistiques chez Bombardier. J’aurai beaucoup de gens qui vont partir à la retraite dans les 10 prochaines années, donc c’est non seulement pour la croissance future, mais c’est aussi pour remplacer ces gens expérimentés là», a expliqué Éric Martel.
«Il faut peut-être attirer davantage nos jeunes à venir en aéronautique, mais je pense que, clairement, on voit des signes aujourd’hui que l’immigration va être importante aussi», a-t-il ajouté.
La CAQ de François Legault souhaite maintenir l’immigration à 50 000 entrées par année alors que le Parti Québécois promet d’abaisser la limite à 35 000 personnes. Ces deux partis y voient une façon de protéger le français.
De leur côté, les libéraux visent 70 000 immigrants par année, tandis que Québec solidaire évoque une fourchette de 60 000 à 80 000 personnes. Le Conseil du patronat estime quant à lui que le Québec devrait viser «au moins 80 000 immigrants et idéalement tendre vers 100 000 personnes».
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Pour étayer son propos, M. Martel a souligné que les programmes de formation en aéronautique peinent à recruter des étudiants et que Bombardier est actuellement à la recherche de 1000 travailleurs, dont 500 au Québec.
«Ce sont des emplois très payants – on parle de 80 000 $ à l’entrée pour un mécanicien, alors nous devons nous assurer de parler à la jeune génération à propos de ces possibilités, a-t-il affirmé. Notre industrie a besoin de se rafraîchir!»
Le PDG de Bombardier s’est par ailleurs montré peu inquiet de l’intention du ministre français chargé des Transports, Clément Beaune, de «réguler les vols en jet privé», qui causent de plus en plus de polémique en raison de la forte pollution qu’ils engendrent pour chacun des passagers de ce mode de déplacement luxueux.
«Les gouvernements doivent pousser de plus en plus pour les carburants durables», a soutenu Éric Martel. Ces carburants génèrent moins d’émissions polluantes que le kérosène traditionnel, mais ils demeurent peu utilisés en raison de leur coût plus élevé et de leur faible disponibilité.