/news/currentevents
Navigation

Pensionnat autochtone: un méga procès pour faire reconnaître l'impact culturel sur les communautés

Coup d'oeil sur cet article

Un procès pour faire reconnaître l'impact des pensionnats autochtones sur les communautés autochtones, en lien avec la perte de la culture et de la langue, vient de s'ouvrir à la Cour fédérale à Vancouver. Les avocats, qui représentent 325 Premières nations, soit plus de la moitié de toutes les Premières nations du pays, réclament un dédommagement pour les impacts subis collectivement.  

• À lire aussi: Un père français soupçonné d’agressions sexuelles au Canada: sa congrégation dans l’embarras

• À lire aussi: Saskatchewan: une nation autochtone déjà très éprouvée avant l'attaque au couteau

• À lire aussi: Des prédateurs dans nos écoles: les écoles, des lieux d’agressions depuis longtemps

Les survivants des pensionnats ont pu, pour la plupart, individuellement être dédommagés pour les traumatismes vécus dans ces écoles visant à les assimiler, notamment par la Convention de règlement relative aux pensionnats indiens, en vigueur depuis 2007. Selon l'avocat spécialisé en droit autochtone, Me David Schulze, ce recours collectif est une suite logique. «Est-ce que les pertes collectives et culturelles peuvent être compensées dans notre système de droit canadien? Le fédéral, dans la négociation, voulait limiter ce qu'il payait à ce qui avait déjà été reconnu par les tribunaux. On tente donc d'aller plus loin», a-t-il expliqué.

De nombreuses communautés autochtones du Québec se sont jointes au recours collectif. Parmi elles, il y a le Conseil des Anicinape de Kitcisakik.

Jimmy Papatie, qui est un ancien pensionnaire de Saint-Marc-de-Figuery, fait partie de ceux qui se battent pour la sauvegarde de la culture. «C'est comme si le coeur et l'esprit de la communauté ont été arraché. Les gens souffraient tellement que la consommation anesthésiait leur douleur. Puis, ils n'allaient plus dans le bois, la transmission de la culture et de la langue ne se faisait plus avec leurs enfants. Je dirais que près de 80 % de nos jeunes ne parlent plus l'Anicinape. Je me dis qu'il faut apprendre au moins un mot par jour!», a-t-il confié.

Le PM cité à comparaître?

Le premier ministre Justin Trudeau, ainsi que le ministre des Relations Couronne-Autochtones, Marc Miller, pourraient être cités à comparaître dans ce procès qui va s'étirer jusqu'en novembre. Si c'est le cas, ils devront préciser des déclarations déjà émises concernant la politique canadienne d'assimilation qui, encore aujourd'hui, continue d'avoir des impacts dans les communautés.

«On le voit l'impact transgénérationnel, c'est cinq générations qui sont affectées. Et réparer un peuple, c'est long. C'est comme si Hiroshima nous était tombé dessus. On commence à se relever tout doucement avec des lambeaux de langue et de culture. Notre survie n'est pas assurée comme culture et comme peuple», a poursuivi M. Papatie.

Advenant un jugement en faveur de la requête, ça pourrait signifier d'importantes sommes que les communautés pourraient investir dans des projets de sauvegarde et de revitalisation de la langue et de la culture.

Des Inuits en France pour l'extradition d'un prêtre pédophile 

Une délégation d'Inuits est en France jusqu'au 15 septembre pour réclamer l'extradition du père Joannès Rivoire. Le religieux français, un oblat, aurait agressé de nombreux enfants inuits entre 1968 et 1970. Le présumé pédophile âgé de 92 ans vit dans une maison de retraite à Lyon et est considéré par plusieurs comme un symbole de l'impunité des agresseurs religieux.

Le père Rivoire fait l'objet d'un mandat d'arrestation pancanadien émis par la Gendarmerie royale du Canada (GRC) pour agressions sexuelles sur des mineurs. Le Canada a aussi émis une demande d'extradition. Au printemps dernier, la délégation inuite partie rencontrer le Pape François à Rome avait insisté pour que le chef de l'Église catholique intervienne personnellement dans le dossier.

Les six représentants, dont Steve Mapsalak, victime alléguée du prêtre et Aluki Kotierk, présidente de l'organisation Nunavut Tunngavik, tentent de mettre de la pression tant sur la congrégation des Oblats de Marie-Immaculée que sur le président français Emmanuel Macron pour qu'enfin, le père Rivoire, revienne en sol canadien faire face aux crimes qu'il aurait commis dans le Grand Nord canadien.

Commentaires

Vous devez être connecté pour commenter. Se connecter

Bienvenue dans la section commentaires! Notre objectif est de créer un espace pour un discours réfléchi et productif. En publiant un commentaire, vous acceptez de vous conformer aux Conditions d'utilisation.