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La valeur de votre régime de retraite vous inquiète

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Les questions des régimes de retraite, je le sens bien, viennent vous chercher.

J’ai abordé le sujet quelques fois récemment, j’aimerais y revenir afin de faire progresser le débat et d’éclaircir certains éléments.

Une chronique publiée la semaine dernière, « La valeur du régime de retraite d’un fonctionnaire », portait plus généralement sur les régimes de retraite à prestations déterminées (PD – au pluriel, m’a précisé un lecteur pointilleux). Ces fonds de pension promettent une rente à vie aux participants, ça fait rêver. 

Régimes PD et CD

On les oppose aux régimes de retraite à cotisation déterminée (CD – au singulier, selon le même lecteur), beaucoup plus répandus. Ceux-là laissent les retraités se débrouiller avec leur part accumulée dans leur régime. À cet égard, c’est semblable à un REER.

Dans les deux cas, les employés et les employeurs contribuent à la caisse. Dans la formule PD, le risque pèse davantage sur l’employeur. Celui-ci doit renflouer le fonds si les marchés financiers n’atteignent pas les rendements prévus dans le calcul des rentes promises. Dans les régimes CD, le risque se trouve sur les épaules du participant. Le retraité doit gérer son argent et se serrer la ceinture quand ça se passe mal.

C’est vrai que le premier vaut généralement plus cher, particulièrement pour les travailleurs qui approchent la fin de carrière. Ce que je veux surtout souligner ici, c’est qu’il n’est pas gratuit pour les bénéficiaires, une partie plus ou moins importante de leur salaire sert à financer cette affaire-là. 

Un ami vient de joindre une organisation qui offre un tel régime, il a fait le saut quand il en a constaté le coût sur son premier talon de paie.

Ces futurs rentiers sont-ils excessivement gâtés ? Quand on parle des fonctionnaires, cette opinion est répandue, et beaucoup moins quand il est question des profs d’université ou du personnel des banques. 

Pour en juger, on ne doit pas focaliser seulement sur le fonds de pension, mais sur l’ensemble de la rémunération. L’argent injecté dans un régime de retraite, c’est de l’argent qui aurait pu être versé en salaire. 

La question, donc : trouvez-vous les employés de l’État trop payés ? 

Sous-question : qu’attendez-vous pour y envoyer votre CV ?

18 % d’épargne REER et le facteur d’équivalence

Ce qui m’amène à l’interrogation du lecteur Alexandre : ces mêmes employés voient-ils leur paie amputée de 18 % toutes les deux semaines ? Dans la chronique évoquée plus tôt, j’affirmais que pour « accoter » un régime de retraite à prestations déterminées de fonctionnaire, on devait cotiser l’équivalent de 18 % de son salaire dans un REER, d’où la question.

Réponse : non.  

Les participants au RREGOP, le régime des employés rémunérés par l’État (incluant infirmières, enseignants, etc.), versent 10,04 % de leur paie à la caisse, avec cette nuance : aucune cotisation à débourser sur les quelque 16 000 premiers dollars de salaire (25 % du maximum des gains admissible – MGA). Le reste est financé par l’employeur. Comme je disais plus haut, ça fait partie de la rémunération globale.

Le chiffre de 18 % ne sort pas de nulle part, ai-je écrit. Il correspond au plafond des cotisations REER... pour une personne qui ne bénéficie pas d’un régime de retraite.

Les employeurs qui offrent un fonds de pension à leurs employés doivent calculer un « facteur d’équivalence » et le communiquer à l’Agence du revenu du Canada. Ce facteur réduit les droits de cotisation REER des participants au régime, et ça peut descendre jusqu’à zéro. Un fonctionnaire ne doit pas être loin de là. 

Le système est ainsi fait que tout le monde bénéficie, au bout du compte, d’un espace d’épargne-retraite comparable. Certains doivent se débrouiller pour le remplir avec leur revenu (REER). D’autres sont aidés en partie par leur employeur (en contrepartie d’une paie plus petite – régime CD + REER). D’autres encore n’ont même pas à s’en préoccuper, la totalité de leur espace est comblée par le système mis en place au travail (régime PD généreux). 

Dans ce dernier cas, on doit souligner que la rente à vie n’est possible que par la mise en commun du risque. Je rappelle souvent ce principe : les premiers à mourir financent une partie de la retraite des derniers à partir. 

Ça ne plaît pas à tout le monde de savoir qu’une portion de leurs cotisations dans un fonds PD pourrait servir à payer les voyages de collègues.

Avec le régime à CD, l’argent restera dans la famille, si on n’en a pas vu le bout avant de mourir.







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