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De victime d’exploitation sexuelle à candidate libérale dans Lac-Saint-Jean

«Ce n’est pas à nous de vivre cachées», confie la candidate

ELEC-MURRAY-CANDIDATURES
Photo Agence QMI, Roger Gagnon

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Ancienne victime d’exploitation sexuelle, Tricia Murray est non seulement sortie de l’ombre, mais se présente même comme candidate libérale dans Lac-Saint-Jean. Elle tente le saut en politique pour donner de l’espoir aux femmes qui traversent cette terrible épreuve. 

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«Moi-même je croyais que c’était impossible de m’en sortir, que ça m’avait brisée à tout jamais et que je ne pourrais plus jamais rien faire parce que j’ai été victime d’exploitation sexuelle. J’ai été forcée de coucher avec plus d’une dizaine de gars par jour pendant un moment, mais c’est possible de s’en sortir et d’aspirer à une vie meilleure», lance-t-elle, en entrevue.

La jeune femme âgée de 29 ans a vécu dissimulée derrière le pseudonyme Lau Ga pendant plus de deux ans, de peur de subir des représailles de son bourreau. En avril dernier, au terme du procès, son proxénète a finalement pris le chemin de la prison. 

Les évènements qui nécessitent une longue période de guérison sont encore relativement récents. 

Employée du Parti libéral du Québec, elle a néanmoins accepté de faire campagne dans son coin de pays, un comté qui n’est historiquement pas très sympathique aux libéraux. La dernière victoire du PLQ dans cette circonscription remonte à 1973. 

Arrêter de vivre pendant 3 ans

Mais Tricia Murray ne veut plus se terrer. Si certaines «craintes» subsistent en raison des traumatismes qu’elle a subis, la candidate refuse que la peur prenne le dessus sur son existence.

ELEC-MURRAY-CANDIDATURES
Photo Agence QMI, Roger Gagnon

«J’ai arrêté de vivre pendant près de trois ans parce que j’avais peur. (Lorsqu’il) a été remis en liberté après son arrestation, on m’a demandé de me cacher, de ne pas dire où je restais, de pas donner mon nom, de ne pas donner mon adresse, et moi, je ne veux plus vivre cachée, dit-elle. (J’ai vécu) cachée parce que le système judiciaire n’est pas assez sévère ou parce que le système échoue à protéger les victimes. Non, ce n’est pas à nous de vivre cachées!»

Mauvaises rencontres

Elle souhaite que son histoire serve la cause des victimes d’exploitation sexuelle, dont le parcours est semé d’embûches même après avoir dénoncé leur proxénète. 

Sortie de l’ombre et désormais sous les projecteurs, l’aspirante-députée est consciente des risques accrus de croiser d’anciens clients que son proxénète la forçait à voir. D’ailleurs, ce genre de mauvaises rencontres s’est déjà produit. 

«La première fois [j’ai vécu ça] assez difficilement pour être honnête, a-t-elle confié. Mais j’ai beaucoup évolué par rapport à ça, je n’ai pas à avoir honte qu’eux aient posé un acte criminel. [...] Moi je n’ai rien fait de criminel et j’ai été exploitée, j’ai été forcée de faire ça, tandis qu’eux ont acheté mes services souvent plusieurs fois délibérément.» 

Tricia Murray souhaite maintenant être la voix des électeurs de Lac-Saint-Jean à l’Assemblée nationale. 

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