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Des étudiants sans logement à la rentrée

Au moment d’emménager dans son nouvel appartement à Montréal, Cristina Miranda Beas, étudiante péruvienne, a eu la désagréable surprise de constater l’insalubrité totale de son nouveau logement.
Crédit photo : Courtoisie Au moment d’emménager dans son nouvel appartement à Montréal, Cristina Miranda Beas, étudiante péruvienne, a eu la désagréable surprise de constater l’insalubrité totale de son nouveau logement.

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Face aux difficultés multiples pour trouver un logement décent et abordable au Québec, certains étudiants se retrouvent sans toit au moment de la rentrée.

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«Je ne pensais pas que ce serait si compliqué de trouver un appartement», se désole Alyah Abdellaoui, étudiante en 3e année de physique à l’Université Laval. 

Photo aerienne de la region de Quebec,secteur sainte-Foy universite laval  mercredi le 24 septembre 2014,(DANIEL MALLARD/JOURNAL DE QUEBEC/AGENCE QMI)
Photo d'archives
Photo aerienne de la region de Quebec,secteur sainte-Foy universite laval mercredi le 24 septembre 2014,(DANIEL MALLARD/JOURNAL DE QUEBEC/AGENCE QMI)

Alors que ses cours ont commencé, la jeune Française de 20 ans est toujours sans logement.

«J’avais trouvé une chambre en colocation, mais la personne a cessé de me donner des nouvelles au dernier moment, déplore-t-elle. Depuis, je ne trouve que des logements à des prix indécents ou des annonces frauduleuses.»

Faute d’appartement, Fabrice Kouadio, étudiant ivoirien, a même été obligé de repousser son arrivée au Québec, initialement prévue pour ce mois-ci.

«J’ai décidé de manquer la session d’automne et d’arriver en janvier, raconte le futur étudiant en biologie médicale à Trois-Rivières, qui a pourtant déjà obtenu son visa. Les prix sont fous et il y a très peu d’annonces. Je suis dans l’obligation de trouver un appartement à distance, car le prix des hôtels et des Airbnb est beaucoup trop élevé.»

Arnaques et insalubrité

En trouvant un logement à l’avance depuis la France, Tom Pujol et sa copine Lisa pensaient pourtant atterrir sereinement à Montréal. Mais à leur arrivée, le jeune couple s’est heurté à la désillusion la plus totale: un appartement complètement insalubre.

«Quand on a franchi la porte, c’était l’horreur, se désole Tom. Il y avait des restes de vaisselle sale, des insectes morts un peu partout, et même des souris. On a contacté le propriétaire, qui nous a rétorqué que la coutume, ici, c’était de faire soi-même son ménage à l’arrivée.»

Ayant déjà payé leur loyer, en plus d’une caution – illégale selon le Régie du logement – de 1500$, les deux Français se sont finalement résignés à rester dans l’appartement jusqu’à la fin du mois, le temps de trouver un nouveau point de chute.

«Nous pensions arriver l’esprit tranquille, s’attriste Lisa. On se retrouve à devoir gérer début des cours, recherche de logement et conflit avec le propriétaire. C’est très stressant.»

Également confrontée à un problème d’insalubrité, Cristina Miranda Beas, venue étudier à l’Université de Montréal en provenance du Pérou, n’a elle pas eu le courage de rester dans les lieux.

« Je ne peux pas habiter ici, c’est juste impossible, assure l’étudiante. Les locataires précédents ont tout laissé en l’état, absolument rien n’était nettoyé, c’était un véritable taudis. J’ai immédiatement alerté la société de gestion de l’immeuble, qui m’a répondue de trouver moi-même ma propre compagnie de nettoyage. Je n’ai jamais vu ça.»

Hébergée temporairement par une amie, la Péruvienne, arrivée il y a un peu plus de deux semaines dans la métropole, se trouve désormais dans une situation «compliquée».

«Malheureusement, j’avais déjà signé le contrat de bail avant d’emménager dans l’appartement, mais j’ai toujours bon espoir de pouvoir le rompre, explique-t-elle. En tant que nouvelle arrivante, j’ai énormément de démarches administratives à effectuer, et je n’ai encore rien eu le temps de faire, car j’ai l’esprit totalement occupé par mes soucis de logement.»

Hausse «considérable» des loyers

En postant une annonce pour louer sa chambre, Hakim Hafid a pu constater l’«immense détresse» de certains étudiants.

«J’ai reçu plus d’une centaine de messages, raconte-t-il. Certains m’ont dit chercher depuis plus de deux mois, tandis que d’autres étaient prêts à payer beaucoup plus cher que le prix demandé.»

Mike Ouédraogo, étudiant en génie électrique à l’UQTR, explique avoir constaté une hausse «considérable» du coût des loyers en 2022.

«Ça a explosé, surtout depuis cet été, assure le jeune homme. Je dors dans la chambre de mon frère à Québec en attendant de trouver un logement, mais c’est mission impossible. J’ai même raté le début de mes cours. Je savais que ce problème existait à Montréal, mais je ne pensais pas y être confronté à Trois-Rivières.»

À ce sujet, Maya Labrosse, présidente de la Fédération étudiante collégiale du Québec, assure d’ailleurs que la crise du logement n’est plus seulement l’apanage de Montréal et des grands centres urbains.

Maya Labrosse, Présidente de la Fédération étudiante collégiale du Québec.
Crédit photo : FECQ
Maya Labrosse, Présidente de la Fédération étudiante collégiale du Québec.

«Cette année, même les régions sont durement touchées, c’est l’une des particularités de cette rentrée, affirme-t-elle. Des villes comme Rimouski, Gaspé, Rouyn-Noranda ou Chicoutimi présentent des taux d’inoccupation drastiquement bas.»

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