[EN IMAGES] Fiona fait rage aux Îles-de-la-Madeleine
Coup d'oeil sur cet article
Le réseau routier des Îles de-la-Madeleine est entièrement fermé à la circulation depuis 8 heures ce matin, en raison des forts vents et des pluies abondantes qui accompagnent le cyclone post-tropical Fiona.
• À lire aussi: Plus de 400 000 clients sans électricité en Nouvelle-Écosse
Le maire intérimaire suppléant, Richard Leblanc, en a fait l’annonce en conférence de presse, diffusée en direct sur les ondes de la radio locale. «Il y a beaucoup d’entraves sur la route, des débris, des inondations, a-t-il énuméré. Donc, on vous demande de rester à la maison le temps que l’on puisse réaliser les travaux et que la tempête se termine.»
Selon Environnement Canada, les vents du nord-est ont atteint des pointes à 120 km/h la nuit dernière et soufflent à présent en continu à près de 90 km/h.
«Les vents vont rester violents jusqu’à ce soir, a prévenu le météorologue Jean-Philippe Bégin. Nous aurons encore des rafales entre 100 km/h et 140 km/h, et peut-être même plus, aux endroits les plus exposés.»
Parmi les dégâts et bris matériels, notons qu’une portion du toit de tôle de l’église Saint-Pierre-de-La Vernière, classée monument historique, est partie au vent.
La marée, qui a atteint son niveau le plus haut à 8h30, est également source de grande préoccupation. Déjà, des évacuations sont en cours dans les secteurs inondés de la Pointe de Havre-aux-Maisons et du site historique de La Grave, à Havre Aubert. «La Municipalité est très bien préparée, le plan de mesure d’urgence est en vigueur et est efficace, a assuré Félix Caron, porte-parole du ministère de la Sécurité publique. Les centres de services aux sinistrés disposent du matériel nécessaire pour prendre en charge les personnes évacuées.»
Du côté d’Hydro-Québec, on rapporte 34 pannes et 2866 clients privés d’électricité. «La situation évolue de minute en minute, a raconté la porte-parole de la société d’État, Ariane Doucet-Michaud. Des fils sont au sol, des poteaux sont cassés ou des poteaux sont sur le point de tomber. Nous avons 10 équipes sur le terrain pour voir où sont les priorités pour les réparations à venir. On se prépare à l’avance et on fait des interventions d’urgence pour sécuriser le réseau, mais il n’y aura pas de réparations tant que les vents ne seront pas tombés.»
Selon le météorologue Jean-Philippe Bégin, il faudra patienter jusqu’à la nuit prochaine avant que les vents ne faiblissent à 70 km/h. «À ce moment-là, on pourra dire que la tempête est derrière nous», a-t-il ajouté.
Dévastation dans les havres de pêche des Îles
De Grande-Entrée à Havre-Aubert, c’est la dévastation dans les ports de pêche soumis à l’assaut des vagues qui, sous le souffle du cyclone post-tropical Fiona, atteignent six à huit mètres, selon Environnement Canada.
Dans le havre de la Pointe-Basse, entre autres, le niveau de l’eau était tellement élevé samedi matin, à marée haute, que les cordons du quai se sont arrachés. Il s’agit des poutres sur lesquelles sont fixées les bittes d’amarrage des navires. Les pêcheurs ont dû se rabattre sur les poteaux de lampadaire et les dolosses de béton du brise-lames, pour attacher leurs bateaux.
«Ce n’est pas que les cordons du quai étaient pourris, là. C’est que les bateaux ont monté beaucoup plus haut que le quai et ils ont tout arraché, a souligné Normand Turbide, capitaine du “Élyse T”. Les gars ont eu peur! Il y avait trois pieds et demi d’eau sur le quai, ce matin à 9 h. Et pour monter à bord des bateaux, c’était très dangereux, parce que tu ne savais plus où était le bord du quai!»
Germain Cyr, capitaine du «Double 00» de Grande-Entrée, dit qu’il en avait les larmes aux yeux, quand il s’est rendu sur le quai, samedi matin. Il raconte que la mer a tout défait la digue, qui servait d’abri au secteur. Son bateau a beau être sorti de l’eau, il ne le croit pas à l’abri du vent pour autant, accoté sur ses supports.
«Je passe mon temps à solidifier mes “jacks”, pour pas qu’il tombe, dit-il. Et les gars qui ont encore leur bateau à l’eau – ils sont 20-25 – ont passé la nuit à bord. Le quai n’a pas été conçu pour avoir un pied d’eau par-dessus!»
Pour leur part, les autorités municipales ont procédé à 22 évacuations en avant-midi. Quant aux monteurs de ligne d’Hydro-Québec, ils ont pu profiter d’une brève accalmie pour commencer à réparer les bris. À 16 h 30, on en était à 44 pannes et 1400 abonnés privés d’électricité.
Le réseau routier a par ailleurs été fermé jusqu’à nouvel ordre.
Bell Canada, de son côté, informe du bris d’un des deux câbles sous-marins de fibre optique pour le service de télécommunications de l’archipel, le COGÎM 1, à 14 kilomètres de la côte. Le 2e câble, le COGÎM 2, a cependant réussi à prendre automatiquement le relai.
«Les services sont 100% fonctionnels, a assuré le vice-président de l’entreprise Nicolas Payants. Tout est beau sur ce câble-là. Et, dans l’éventualité où le COGÎM 2 aurait lui aussi un problème, c’est le lien micro-ondes que nous avons au Cap-Breton qui prendrait la relève. Advenant cette situation-là, les Îles ne seront pas isolées. La communication restera établie.»
Cela n’empêche toutefois pas des ratés sur le réseau de Cogeco dont l’alimentation du système électrique est affaiblie par les pannes d’Hydro-Québec. «Des techniciens sont en route pour installer des génératrices afin de palier à la situation et que tout fonctionne normalement rapidement», a indiqué Anastasia Unterner, porte-parole de Cogeco.
Ce sont 1500 clients de Cogeco qui étaient ainsi privés de service de téléphonie, d’Internet et de télévision en fin d'après-midi. À 17h, le nombre de clients impactés est passé à environ 670, car les techniciens ont pu se mettre en action.