Entrevue avec Dominique Anglade: le «passé libéral» nuit au renouveau
La cheffe cherche à faire connaître les nouvelles positions du PLQ
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Engagée dans un effort de renouvellement du parti, Dominique Anglade reconnaît que les effets du plus récent passage au pouvoir du PLQ rendent son message plus difficile à communiquer.
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Malgré un maigre 16 % d’appuis dans les sondages et une difficile campagne, la cheffe libérale ne croit pas que le contenu de sa plateforme soit en cause.
«Je suis assez fière du contenu», a-t-elle assuré lors d’une entrevue éditoriale avec notre Bureau parlementaire, en soulignant notamment ses solutions «à long terme» pour aider le portefeuille des Québécois.
«Tu pourras dire, est-ce que le passé libéral a quelque chose à voir avec la manière dont on est perçus? Sans doute. Mais le contenu, je n’aurai pas à revoir le contenu», dit-elle.
Invitée à préciser sa pensée, Mme Anglade rappelle son approche axée sur la décentralisation en santé et dans le développement économique des régions, à l’opposé du gouvernement Couillard.
La modulation des tarifs dans les CPE et l’ouverture au privé ont aussi fait mal à la marque libérale.
«On ne ferait pas les mêmes affaires qui ont été faites par le passé en matière de service de garde. Ça, c’est un exemple très concret», dit-elle.
Son programme propose plutôt de compléter le réseau des services de garde, de faire de l’accès à une place «un droit sans condition» et d’imposer un tarif unique à 8,70 $, indexé annuellement.
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Un Québec petit et replié
Sur l’immigration, son projet s’oppose frontalement à celui de François Legault.
Elle dénonce sa volonté de maintenir les seuils à 50 000 afin de protéger le français.
Le premier ministre sortant a même déclaré qu’il préfère un Québec de petite taille.
La cheffe libérale s’anime. «C’est terrible d’entendre ça, dit-elle. Moi, je vois le Québec grand. Je refuse de le voir petit, petit et replié sur lui-même.»
Limiter l’immigration alimente la pénurie de main-d’œuvre, notamment en santé et en éducation.
«Ça va prendre quoi? Qu’on ferme toutes nos urgences?» lance celle qui propose de hausser les seuils à 70 000.
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«Moi j’ai l’énergie»
Elle déplore un manque de «vision» de son adversaire caquiste et change sa voix d’une octave pour prendre les traits de François Legault : «Je fais mon possible en santé, on ne peut pas faire plus en environnement, on ne peut pas faire plus en immigration...»
«À un moment donné, si t’es fatigué de ne pas vouloir en faire plus, moi j’ai l’énergie pour le faire!» lance Dominique Anglade.