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Sa mission: identifier les médicaments risqués pendant la grossesse

Une chercheuse du CHU Sainte-Justine en devient une chef de file

Anick Bérard
Anick Bérard, directrice de l'unité de recherche sur les médicaments et la grossesse au CHU Sainte-Justine, et Cristina Longo, patiente partenaire à la plateforme CAMCCO-L. Photo Chantal Poirier


Identifier les médicaments à risque de causer des malformations chez les bébés ou des problématiques pendant une grossesse pourrait devenir possible grâce à un nouveau programme de formation pilotée par une chercheuse montréalaise.

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«Il y a un manque de connaissances. Il faut plus de recherches, martèle Anick Bérard, directrice de l’Unité de recherche sur les médicaments et la grossesse du CHU Sainte-Justine. 75% des femmes au Canada vont prendre un médicament pendant leur grossesse, notamment pour des nausées, vomissements, une infection, une dépression ou de l’anxiété.»

Cependant, les femmes enceintes sont la plupart du temps exclues des essais cliniques demandés par Santé Canada avant qu’un nouveau médicament entre sur le marché.

Autant pour un médecin qui signe une prescription que pour une patiente enceinte, il est donc difficile de savoir si les bénéfices d’un produit surpassent les risques. 

Identifier les tératogènes

Pour remédier à cela, une quarantaine de chercheurs de partout dans le monde ont uni leurs forces pour lancer la plateforme CAMCCO-L, que Mme Bérard dirigera.

Anick Bérard
Photo Chantal Poirier

On y offrira des formations, tant pour les patientes qui souhaitent participer à des recherches que pour des chercheurs ainsi que des étudiants dans le but de «former la relève scientifique».

L’objectif ultime est d’identifier les médicaments tératogènes, c’est-à-dire qui augmentent le risque de malformation congénitale. 

«Comme la thalidomide, note Mme Bérard. C’est un médicament qui était prescrit aux femmes enceintes dans les années 60 pour les nausées et vomissements. Neuf mois après, on a vu des enfants naître avec des malformations. Il pouvait leur manquait un bras par exemple.» 

À l’inverse, des femmes enceintes pourraient inutilement se priver d’un traitement dont elles ont besoin simplement par manque de données.

Pas de traitement pour elle

C’est pour cette raison que Cristina Longo croit en l’importance de participer à la recherche. Pendant sa première grossesse, elle a eu un diagnostic de polyarthrite rhumatoïde, une maladie auto-immune s’attaquant entre autres à ses articulations.

Anick Bérard
Photo Chantal Poirier

«On ne pouvait pas commencer un traitement, parce qu’on ne savait pas si c’était sécure. Même chose pendant l’allaitement, on ne sait pas si le médicament peut se retrouver dans le lait», souligne l’ambassadrice de la nouvelle plateforme.

Après une discussion avec son médecin, elle avait décidé «de ne pas prendre de risques» et de commencer un traitement seulement après avoir fondé sa famille. 

Enceinte de 35 semaines de son deuxième enfant, Mme Longo souffre encore de douleurs qui l’empêchent de pratiquer ses sports préférés, comme le tennis et le soccer, en plus de la freiner dans ses activités quotidiennes.

«Les patientes sont expertes de leur grossesse et les chercheurs ont besoin de leur vécu», insiste Anick Bérard, aussi professeure à la Faculté de pharmacie de l’Université de Montréal.

  • Les femmes enceintes, les mères et les pères peuvent s’inscrire sur le site de CAMCCO-L.
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