Demandeur d’asile: la Cour fédérale suspend l’expulsion de Mamadou Konaté
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Menacé d’expulsion, Mamadou Konaté, un travailleur sans statut, pourra rester provisoirement au pays «jusqu’à ce qu’une décision soit rendue», a tranché la Cour fédérale du Canada, vendredi.
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La date d’expulsion de Mamadou Konaté prévue pour le 30 septembre et déplacée au 5 octobre a finalement été repoussée sous décision du juge Patrick Gleeson de la Cour fédérale.
«Pour la 3e fois, la Cour fédérale vient d'ordonner un sursis au renvoi de Mamadou Konaté prévu le 5 octobre vers la Côte-d'Ivoire. Il est plus que temps de lui accorder un statut permanent au Canada!» a tweeté son avocat Me Guillaume Cliche-Rivard.
Pour rappel, Mamadou Konaté vit au Québec depuis 2016, après avoir fui la guerre civile en Côte-d’Ivoire, son pays d’origine. Pendant la crise de la COVID-19, il a travaillé au front en tant que préposé à l’entretien dans des CHSLD situés en zone rouge, et a lui-même contracté le virus.
«Dans les circonstances, la balance des inconvénients est en faveur du demandeur», a indiqué dans sa décision le juge Patrick Gleeson. Selon lui M. Konaté a «démontré qu’il subirait un préjudice irréparable s’il devait être renvoyé du Canada avant qu’une décision soit rendue sur sa demande d'autorisation et de contrôle judiciaire».
Le 22 septembre, à une semaine de la date prévue de l’expulsion de Mamadou Konaté, une quarantaine de manifestants s'étaient rassemblés devant les bureaux de Service Canada afin de demander au gouvernement qu’il revoit sa décision.
Selon son avocat, un rapport d’Amnistie internationale indiquerait qu’à son retour en Côte-d’Ivoire, M. Konaté «sera arrêté, il sera interrogé, il sera détenu, et probablement torturé».
«Nous sommes bons pour travailler, mais jamais assez pour obtenir la dignité et le respect», avait déploré M. Konaté.