Duhaime risque de nous divertir...
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Ceux et celles qui, comme moi, pensaient avoir tout vu en politique ont appris cette semaine qu’il existe une catégorie à part qu’on pourrait nommer Éric Duhaime !
S’il réussit à se faire élire à Québec, l’Assemblée nationale ne sera jamais plus ennuyante et ses adversaires chercheront leur dictionnaire de synonymes pour dénoncer le chef conservateur. Ça promet.
Dimanche, lors d’une émission où tous les chefs étaient présents, Éric Duhaime s’est lamenté que François Legault l’avait comparé à Donald Trump. Il a même demandé à Legault de s’excuser.
Deux jours plus tard, lorsqu’on a demandé à ce même Éric Duhaime s’il maintenait sa position voulant que l’on construise une clôture (« avec ou sans barbelés ») pour bloquer les demandeurs d’asile, il n’a pas dit non. Euh... comment s’appelle le gars avec le visage orange qui voulait aussi construire un mur autour de son pays ?
- Écoutez la rencontre Lisée - Mulcair avec Martineau diffusée chaque jour en direct 9 h via QUB radio :
Faux jeton d’or
Hier, Duhaime a gagné la statuette du « faux jeton d’or » pour sa prestation lorsqu’on a appris les propos racistes de Jean Boulet.
Le gars qui laisse ouverte la possibilité de mettre du barbelé à la frontière trouve que les propos du candidat Boulet nous donnent une mauvaise réputation d’intolérance ! Il en a rajouté une couche à sa radio préférée à Québec, hier !
Les déclarations de Boulet, comme Legault lui-même le dit, le disqualifient. C’est évident que Legault, lui aussi, est en train de jouer un jeu aux dépens des immigrants et c’est en grande partie parce qu’Éric Duhaime lui souffle dans le dos.
- Vous en voulez davantage, écoutez le commentaire de Thomas Mulcair diffusé chaque jour en direct 9 h via QUB radio :
Legault, un politicien aguerri
Legault fait semblant d’être choqué. Il est un politicien aguerri qui n’a qu’un seul but : gagner à tout prix. Depuis le début de la campagne, on l’a vu à maintes reprises.
Ses sondages internes et ses « focus groups » auraient sans doute détecté que Duhaime le menaçait à la droite. Legault a ainsi multiplié ses attaques contre les immigrants (violents, extrémistes, qui causent la chicane...), contre les minorités linguistiques (qui menacent la cohésion sociale) et a même brassé la cage avec les Premières Nations.
Il y avait zéro hasard là-dedans.
Il y a une vieille boutade voulant qu’en politique, « lorsqu’on n’est pas cru, on est cuit ». On est en train d’assister au renversement de ce principe dans l’ère post-réalité et post-vérité de (eh oui) Donald Trump.
Votre candidat et ministre de l’Immigration dit que 80 % des immigrants ne travaillent pas, ne parlent pas le français et ne respectent pas « nos » valeurs ? Vous le dénoncez. Vous dites qu’il est disqualifié, mais vous le gardez comme candidat ! Pour ça, il est bien qualifié ! Ceux qui pensent comme Boulet vont se dire que Legault est de leur bord, car Boulet est encore candidat.
Il y aura toujours du temps pour réparer les clôtures (avec ou sans barbelés !) après l’élection.
Pour l’instant, François Legault semble aussi fatigué de gouverner que les électeurs sont fatigués de lui. Lundi, même si près des deux tiers des électeurs québécois lui préfèrent un autre parti, Legault va obtenir sa majorité tant convoitée. Mais à quel prix pour nous tous ?
L’important, maintenant, c’est d’aller voter.