Journée nationale de la vérité et de la réconciliation: encore du travail à faire
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Le Canada a souligné vendredi sa deuxième Journée nationale de la vérité et de la réconciliation pour rendre hommage aux enfants autochtones victimes des pensionnats, mais beaucoup de travail reste encore à accomplir pour notamment retrouver les tombes anonymes.
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Au moins 150 000 enfants des Premières nations, Inuits et métis ont été arrachés de leurs familles de 1831 à 1998 pour fréquenter les pensionnats partout au pays.
De nombreux rassemblements sont donc organisés au cours de la journée au Canada et au Québec pour la mémoire des survivants et de ceux qui n’ont pas pu revenir chez eux.
Selon le premier ministre Justin Trudeau, il s’agit d’une «occasion de se réunir pour réfléchir à l’héritage des pensionnats et à leurs répercussions persistantes sur les survivants, leurs familles et leurs communautés».
M. Trudeau était d’ailleurs attendu au début de la matinée dans la région de Niagara, en Ontario, pour assister à une cérémonie du lever du soleil et un cercle de partage avec des survivants. Il doit par la suite se rendre à Ottawa pour prendre part à la cérémonie organisée au parc des Plaines-LeBreton.
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Un emploi du temps qui est donc bien chargé après la controverse de l’année passée, lorsque le premier ministre avait décidé de partir en congé avec sa famille lors de la première Journée nationale de la vérité et de la réconciliation au pays.
«Nous poursuivrons la tâche douloureuse, mais nécessaire, qui consiste à retrouver les tombes non marquées et nous aiderons les Survivants à partager leur histoire, notamment grâce aux efforts de l’interlocutrice spéciale indépendante pour les enfants disparus et les tombes et les sépultures anonymes, Kimberly Murray, qui a été nommée en juin dernier», a-t-il indiqué.
Soulignant le travail encore à accomplir, la gouverneure générale Mary Simon – qui est la première autochtone nommée à ce poste – s’est dite «témoin de la vérité et de la réconciliation en action» lors de la dernière année.
«La réconciliation demande que l’on reconnaisse la souffrance infligée par les pensionnats et que l’on se souvienne des enfants qui ne sont jamais rentrés chez eux. Mais elle consiste aussi à célébrer les manifestations culturelles positives», a-t-elle souligné.
Une commémoration aussi au Québec
Du côté de la Belle Province, le premier ministre sortant François Legault doit se rendre en matinée à Saint-Marc-de-Figuery, en Abitibi-Témiscamingue, pour une activité de commémoration à l’ancien pensionnat.
La co-porte-parole de Québec solidaire, Manon Massé, sera présente au même endroit quelques heures plus tard.
À Montréal, le pont Samuel-De Champlain sera illuminé en orange – couleur symbolique des survivants – du coucher du soleil jusqu’à 21h30, avant de revenir à sa couleur bleu vert pour réduire le risque de désorientation des oiseaux en période de migration.
De plus en plus de Canadiens reconnaissent l’importance de la réconciliation
Les Canadiens appuient de plus en plus les principes de la réconciliation autochtone, mais sont divisés quant à sa place par rapport aux autres préoccupations nationales, selon un récent sondage Léger.
Réalisé pour le compte de Postmedia, le coup de sonde a indiqué que 72 % des personnes interrogées ont affirmé qu’elles sont plus au courant de l’histoire des peuples autochtones qu’elles ne l’étaient il y a encore cinq ans.
Rappelons que seulement sept années se sont écoulées depuis la publication du rapport final de la Commission de vérité et de réconciliation, ce qui représentait alors la première preuve concrète des abus commis dans les pensionnats.
Au niveau québécois, ce sont 73 % des sondés qui soutiennent l’idée de la réconciliation comme objectif national.
En ce qui concerne les excuses présentées en juillet dernier lors de la visite du pape François, près de 40 % des jeunes répondants pensent que cette venue a eu un «impact significatif», contre 60 % des 55 ans et plus.
Bien que la découverte des tombes non marquées dans les pensionnats autochtones a beaucoup retenu l’attention des Canadiens, la question la plus importante pour eux en matière de réconciliation est la «mauvaise situation socio-économique de nombreux autochtones».
Si la majorité a donc reconnu l’importance de la réconciliation, un peu plus de la moitié (54 %) ont reconnu qu’il existe des défis sociétaux plus importants au Canada, comme les problèmes de santé mentale ou de toxicomanie.
Le Canada a honoré vendredi sa deuxième Journée nationale de la vérité et de la réconciliation pour rendre hommage aux survivants des pensionnats autochtones et à ceux qui n’en sont pas revenus.
Le sondage Léger a été réalisé en ligne auprès de 1512 Canadiens de plus de 18 ans du 23 au 25 septembre 2022.