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Québec solidaire à la croisée des chemins

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Les ambitions de QS étaient énormes : devenir la véritable alternative et former l’opposition officielle grâce au vote des jeunes. Après tout, c’était l’élection de la dernière chance pour le climat !

Dur lendemain de veille. Non seulement la montée du parti ne s’est pas matérialisée, mais il a même perdu des votes par rapport à 2018. Son statut de parti reconnu à l’Assemblée nationale est entre les mains des libéraux.

Les racines orange se sont tout de même solidifiées à Montréal, mais dans le reste de la province, le parti a perdu un siège. 

Si les Québécois voient Gabriel Nadeau-Dubois comme un éventuel premier ministre, son parti est loin d’être considéré comme un possible gouvernement. 

Lâchez le rouleau, utilisez un pinceau !

La plateforme électorale donnait l’impression d’avoir été conçue au rouleau à peinture. De grosses propositions fortes, avec un manque de finesse. 

Par exemple : la taxe sur les véhicules polluants, incluant les fourgonnettes, qui a éclipsé toutes les autres mesures du plan climatique. Ou encore les taxes sur les ultra riches et les héritages. 

Leur calculatrice est arrivée trop tard et leurs explications ont été difficiles à comprendre. 

L’étiquette des « taxes orange » leur a collé à la peau au moment où les Québécois sont déjà parmi les plus taxés dans le monde et que l’inflation les frappe de plein fouet. « Il y avait quand même peut-être un petit problème qui était une surabondance de chiffres, c’était assez compliqué », concède l’ancienne co-porte-parole Françoise David dans une entrevue à QUB radio. 

Le parti devra apprendre à mieux anticiper les attaques pour éviter que les étiquettes s’incrustent.

Égalité, identité, wokisme

Une autre étiquette qui a collé, celle de « woke ». Malgré leurs efforts comme la réprimande du collectif antiraciste colonial, impossible de s’en défaire. 

Le discours de la gauche identitaire est accueilli avec prudence, même méfiance dans plusieurs régions du Québec. Exclure un candidat qui appuie un texte de Richard Martineau en a laissé plusieurs perplexes. 

QS devra aussi démontrer que l’égalité économique est compatible avec l’égalité identitaire. « Les wokes à Québec solidaire, il n’y en a pas des masses, explique Françoise David. Est-ce qu’il faut aussi [que les médias lâchent] les wokes ? »

  • Écoutez l'entrevue avec Françoise David à l’émission de Philippe-Vincent Foisy diffusée chaque jour en direct 7 h 45 via QUB radio : 

Pas facile de croître

Québec solidaire est le parti du centre de Montréal, du centre de Québec et du centre de Sherbrooke. Percer dans les banlieues et les régions s’annonce un défi énorme. 

Souverainiste, le parti ne pourra pas conquérir l’électorat allophone et anglophone, qui restera fidèle au PLQ. 

Son message environnemental n’a pas réussi à convaincre les jeunes d’aller voter. 

Les familles à bout de souffle ont préféré une baisse d’impôt.

Le parti doit répondre rapidement à ces défis. Sinon, il peut rester vertueux, promettre une révolution, puis à l’image du NPD, se cantonner dans un rôle de caution morale du Parlement.

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