Une nouvelle députée libérale a gagné son pari en recrutant 1000 membres en trois semaines
Madwa-Nika Cadet a réussi un coup d’éclat lors de l’investiture
Pour remporter l’investiture dans Bourassa-Sauvé, la nouvelle députée libérale Madwa-Nika Cadet a réussi un tour de force: vendre 1000 cartes de membre en seulement trois semaines, soit un vingtième du membership au PLQ.
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Son secret? «Je savais que dans le contexte d’une investiture, parce que je n’avais pas beaucoup de temps, mon avantage stratégique c’était d’aller chercher des gens qui sont à l’extérieur des réseaux habituels», dit la jeune femme de 32 ans en entrevue avec notre Bureau parlementaire.
«Parce que tout le monde est un peu dans cette bulle-là», ajoute-t-elle.
Ainsi, plutôt que de contacter la liste des membres à renouveler, comme le font la plupart des aspirants candidats, Mme Cadet a fait appel à ses réseaux, principalement dans la communauté haïtienne, très présente dans Bourassa-Sauvé.
«Étant donné que j’ai une grande famille, la plupart de mes bénévoles sont des gens de ma famille. C’était littéralement mon père, ma mère, mon parrain, mon oncle. C’était une quarantaine ou une cinquantaine de personnes qui connaissent de près ou de loin des gens à Montréal-Nord», raconte-t-elle.
«Parce que je trouvais que ce serait plus facile de convaincre des gens qui ont un lien direct avec eux», confie cette ex-présidente de la Commission-Jeunesse du PLQ.
- Écoutez l'entrevue avec Madwa-Nika Cadet à l’émission de Yasmine Abdelfadel diffusée chaque jour en direct 13 h 35 via QUB radio :
Son score a d’ailleurs suscité l’incrédulité chez ses adversaires, avec qui Le Journal s’est entretenu.
Sur une plus longue période, la conseillère municipale Chantal Rossi a vendu 335 cartes, tandis que la fondatrice de la Clinique juridique de Montréal-Nord, Me Marie-Livia Beaugé, a recruté près de 500 nouveaux membres.
Mobilité sociale des jeunes
Sans grande surprise, Madwa-Nika Cadet a été facilement élue dans le château fort libéral de Bourassa-Sauvé, le 3 octobre.
Elle veut maintenant travailler à accroître la «mobilité sociale» des jeunes de Montréal-Nord, raison pour laquelle elle s’est d’abord impliquée en politique à l’âge de 18 ans aux côtés de l’ex-ministre Line Beauchamp.
Lorsque sa famille est arrivée d’Haïti pour s’installer au Québec, il y a 42 ans, sa grand-mère ne savait ni lire ni écrire.
Son père, lui, a poursuivi ses études en parallèle de son emploi, si bien qu’il est devenu comptable alors que la jeune Madwa-Nika était elle-même au secondaire.
Enjeux systémiques
Elle souhaite aider d’autres familles à connaître un parcours similaire. «Pour moi, tout est systémique», dit-elle. C’est notamment en améliorant le développement économique que l’on pourra régler les enjeux de pauvreté et de violence qui caractérisent trop souvent Montréal-Nord.
«La mère monoparentale qui doit prendre l’autobus pour aller travailler sur Chabanel, elle ne peut pas offrir le même temps d’encadrement à ses enfants. Donc, ici, deux enjeux, le développement économique et le transport, ont un impact sur l’encadrement des jeunes, sur l’aide aux devoirs, et sur le reste», illustre-t-elle.