Conseil des ministres : les attentes sont hautes
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On a pardonné plusieurs choses au gouvernement Legault à cause de la pandémie.
Mais après quatre ans au pouvoir, le bilan caquiste est loin d’être parfait.
Le constat
Les urgences débordent, il manque de personnel, ceux qui restent sont à bout de souffle, les étages dans les hôpitaux sont pleins, les listes d’attente pour avoir un médecin de famille s’allongent, et j’en passe.
Notre système de santé est sur le point de craquer à certains endroits. La pandémie nous a montré que si ça flanche, c’est la société entière qui écope. Il faut que ce soit la priorité.
En éducation, il manque encore des professeurs dans nos classes, et nos écoles sont toujours en piètre état. Comme si ce n’était pas assez, les maternelles quatre ans n’ont pas atteint leur cible.
La violence par armes à feu ne prend pas de répit et s’étend dans le grand Montréal. Des enfants et des femmes se font encore tuer. C’est un véritable problème de sécurité publique.
La fermeture de la moitié du tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine illustre parfaitement nos problèmes d’infrastructures et souligne l’absence d’une offre crédible de transport en commun, notamment en banlieue.
On s’entend, ce bilan n’appartient pas seulement à la CAQ.
Mais François Legault doit en assumer une part, d’autant que la population lui a donné un mandat fort pour régler ces problèmes.
Les attentes à son égard sont très élevées.
Contrairement au Canadien de Montréal, le premier ministre dispose d’une solide combinaison de vétérans expérimentés et de recrues d’envergure.
Ils ne sont pas là pour s’amuser.
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Le temps est maintenant venu de livrer
À l’Économie, à moins d’un revirement majeur, Pierre Fitzgibbon restera en poste avec un ministère grandement bonifié. Ce ne sera pas facile de transformer l’économie du Québec et la préparer à la transition énergétique sans soulever de mouvement de contestation sociale.
Aux Finances, l’avenir s’annonce beaucoup plus trouble que prévu. L’inflation pourrait causer une récession. Dans ce cas, les prévisions de dépenses de la CAQ ne tiennent plus vraiment la route.
À l’Environnement, le futur ministre devra s’élever et être un vrai joueur de premier trio. Pas question d’être une simple caution verte.
À l’Immigration, reconstruire les ponts avec les communautés culturelles risque d’être plus difficile que de bâtir les projets de transport caquistes.
Aux Relations canadiennes, il faudra obtenir des gains : transfert en santé, pouvoir en immigration, protection du français. C’est le nationalisme à la sauce « Legault » qui se joue ici.
Une équipe complète
Le gouvernement ne doit pas non plus négliger les ministères qui semblent de plus petite envergure. Comme au hockey, une mauvaise passe d’un joueur de quatrième trio peut donner à l’adversaire l’occasion de changer le sens d’une partie.
Agriculture, Forêts, Aînés ou encore Autochtones ne sont pas des ministères de seconde zone.
Quatre ans, c’est long au début, mais quand on arrive à la fin du mandat, on réalise que ça va vite en torrieu.