Legault brasse ses cartes: voici de quoi aura l'air le nouveau Conseil des ministres
Coup d'oeil sur cet article
La vice-première ministre Geneviève Guilbault deviendra la porteuse de ballon du troisième lien Québec-Lévis en tant que responsable des Transports, et la recrue Christine Fréchette hérite d’une mission délicate à l’Immigration. Disqualifié du poste, Jean Boulet conservera ses fonctions de ministre du Travail, a appris Le Journal.
• À lire aussi: Le jeu de cartes de Legault
• À lire aussi: Appel à l'unité: Legault ne veut pas de chicane de famille
• À lire aussi: 5 défis pour le futur ministre de la Capitale-Nationale
François Legault dévoilera cet après-midi l’équipe ministérielle sur laquelle il va miser pour son deuxième mandat, qu’il veut sous le signe de la continuité.
Son nouveau Conseil des ministres sera un peu plus costaud que lors de la précédente législature, composé de 29 ou 30 personnes selon ce qu’il a été possible d’apprendre en soirée, et demeurera en zone paritaire hommes-femmes.
Recrue de prestige dans la circonscription de Sanguinet, c’est l’ex-directrice générale de la Chambre de commerce de l’Est de Montréal, Christine Fréchette, qui sera titulaire de l’Immigration.
- Écoutez la rencontre Yasmine Abdelfadel et Marc-André Leclerc diffusée chaque jour en direct 6 h via QUB radio :
Ancienne cheffe de cabinet adjointe de Jean-François Lisée, elle avait démissionné en 2014 pour marquer son désaccord avec la charte des valeurs québécoises défendue par le Parti Québécois.
Proche de François Legault, ses talents de communicatrice seront requis après les déclarations malencontreuses sur l’immigration de Jean Boulet et du chef caquiste lui-même pendant la campagne électorale, qui ont heurté bien des membres des communautés culturelles.
En coulisses, on vante ses bonnes connaissances de la réalité montréalaise, qui constitueront un atout pour gérer ce dossier sensible.
Disqualifié de l'Immigration, l'élu de Trois-Rivières sera maintenu dans ses fonctions de ministre du Travail. Un poste qui lui sied bien, lui qui est avocat spécialisé en droit du travail.
Guilbault et le troisième lien
Geneviève Guilbault conservera son titre de vice-première ministre, et elle passera de la Sécurité publique aux Transports.
À ce titre, elle se retrouvera notamment aux commandes du prolongement de la ligne bleue du métro de Montréal et du controversé projet de tunnel de 6,5 milliards $ entre Québec et Lévis.
Ironiquement, elle devient celle qui devra défendre le troisième lien et convaincre notamment le maire de Québec Bruno Marchand, alors qu’elle ne sera plus ministre responsable de la Capitale-Nationale.
C’est le député de Charlesbourg et ex-ministre des Ressources naturelles, Jonatan Julien, qui prend la relève à ce poste qu’il convoitait depuis son élection en 2018.
D’autres nouveaux
Première femme autochtone élue à l’Assemblée nationale, Kateri Champagne Jourdain marquera aussi l’histoire en devenant la première à accéder au Conseil des ministres.
Il n’était pas possible au moment d’écrire ces lignes de savoir quel ministère reviendra à la femme d’affaires innue qui a fait tomber le château fort péquiste de Duplessis au profit de la CAQ le 3 octobre dernier.
Parmi les autres nouveaux venus caquistes, l’ex-analyste Martine Biron, élue dans Chutes-de-la-Chaudière, accédera au Conseil des ministres, tout comme son voisin de Lévis, Bernard Drainville.
Poids lourd et ministre hyperactif du gouvernement Legault, Simon Jolin-Barrette conservera le rôle crucial de leader du gouvernement et devra se montrer conciliant.
En fin de campagne, son chef a tendu la main aux partis d’opposition en affirmant qu’il souhaitait gouverner dans un esprit de collaboration.
Fier d’avoir fait adopter une nouvelle charte de la langue française en fin de mandat, Jolin-Barrette verra toutefois la responsabilité de la langue être confiée à un autre de ses collègues.
Selon nos informations, peu de députés de la première cuvée caquiste de 2018 qui ont espéré devenir ministres pendant le premier mandat verront leur rêve concrétisé aujourd’hui.
Certains dont les noms ont circulé au cours des dernières années n’avaient pas reçu l’appel espéré en soirée hier, alors que François Legault a pourtant enclenché les rencontres dès mardi, après l’assermentation des députés.
Déjà, il était acquis depuis longtemps que les ministres pivots Christian Dubé, à la Santé, Eric Girard, aux Finances, et Pierre Fitzgibbon, à l’Économie, conserveraient leurs fonctions.
Dans le cas de Fitzgibbon, il est question de responsabilités accrues en matière d’énergie.
Christian Dubé devra compter sur une nouvelle cheffe de cabinet, Julie Lussier, autrefois avec Jean-François Roberge à l’Éducation, puisque Jonathan Valois, son bras droit pendant la gestion de pandémie, a préféré partir pour d’autres responsabilités.