La chasse à l’orignal est victime de son succès
Coup d'oeil sur cet article
Dans certains secteurs du Saguenay-Lac-St-Jean, la récolte de gros gibiers est en diminution cette saison, alors que la chasse à l’orignal a gagné de nombreux adeptes un peu partout au Québec au cours des dernières années.
Roger Lespérance se considère chanceux d'avoir réussi à abattre un orignal.
«Il y a quatre ans, dans notre secteur, il se tuait plus d'une vingtaine d'orignaux par année, a précisé le chasseur, qui traque l'orignal sur les terres de la couronne à Rivière-Éternité. Cette année, trois ou quatre orignaux ont été tués seulement. Les orignaux se promenaient seulement la nuit parce qu'il y avait des loups», a-t-il raconté.
Dans le même secteur, sur la zec du Lac-Brébeuf, 21 bêtes ont été abattues cette saison, alors que seuls les mâles peuvent être chassés, comparativement à 48 en 2020, une année également restrictive. En 2018, on en avait dénombré 74.
La Zec Mars-Moulin enregistre aussi une diminution.
«Plusieurs m'ont dit que ça avait été plus difficile au "call", que ça répondait moins qu'à l'habitude», a affirmé une chasseuse qui est également barbière.
C'est sur les Monts-Valin, dans le secteur de Sainte-Rose-du-Nord, que la famille de Catherine Barrette-Dufour a récolté son trophée.
«On a vu deux femelles au bout d'un lac, a-t-elle expliqué. Mon chum "callait", mais on n'avait pas de réponses. Si on ne les avait pas vus, on ne l'aurait jamais su qu'ils étaient là», a-t-elle expliqué.
«Du moment où tu t'en vas vers Charlevoix, il y a un gros pourcentage de décroissance, a mentionné l'expert et propriétaire du Chasse et pêche Chicoutimi, Éric Lapointe. Quand on se dirige vers l'ouest qui est le Lac-Saint-Jean, et le nord aussi, mais pour tous les secteurs qui gravitent autour du Saguenay c'est comparable», a-t-elle ajouté.
La zec Martin-Valin a connu une année record avec 65 orignaux abattus cette saison. La moyenne des dernières années restrictives est de 47.
Sur les zec Onatchiway et Chauvin, les chiffres sont stables.
«Le plan fonctionnait bien, mais il y a eu tellement de succès de chasse dans les dernières années que j'ai l'impression que ça eu un impact sur la façon de se regénérer du cheptel», a noté M. Lapointe.
Il a récolté son orignal à Matane lors de la toute dernière journée de son séjour et s'interroge sur la nécessité d'imposer de nouvelles restrictions aux chasseurs.
La mise en œuvre du prochain plan de gestion de l'orignal est prévue en 2024. Au total, 2889 orignaux ont été abattus en 2020 au Saguenay-Lac-Saint-Jean.
Il s'agissait de la plus importante récolte observée dans la zone 28 depuis le début des années restrictives.
Les données officielles du ministère de la Faune seront rendues publics dans quelques mois.