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Agrile du frêne: Transformer des arbres malades en œuvres d’art

Agrile du frêne: Transformer des arbres malades en œuvres d’art
Simon Dessureault / AGENCE QMI

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Contrainte de faire disparaître plusieurs dizaines d’arbres de ses espaces publics atteints de l’agrile du frêne, la municipalité de L’Épiphanie, dans Lanaudière, a choisi de garder les troncs de quelques-uns d’entre eux pour en faire des œuvres d’art. 

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Cinq artistes se sont mis au travail il y a quelques semaines pour transformer en sculptures les 12 troncs de frênes épargnés l’an dernier lors de la coupe préventive réalisée dans un parc du centre-ville de l’endroit.

Agrile du frêne: Transformer des arbres malades en œuvres d’art
Simon Dessureault / AGENCE QMI

Les troncs conservés, qui ont tous 10 pieds de haut, sont situés à chacune des six entrées du parc.

«On voulait revaloriser ces arbres de la meilleure façon possible et on a eu l’idée d’en faire des œuvres d’art, nous a expliqué Steve Plante, le maire de la municipalité, que nous avons rencontré au parc Donald-Bricault, site de l’opération. On avait énormément de frênes malades dans les parcs et les espaces verts à L’Épiphanie.»

Rappelons que l’agrile du frêne est un insecte qui va d’un frêne à l’autre, qui fait des trous dans l’écorce, attaque les canaux qui transportent la sève aux branches et aux feuilles, ce qui cause la détérioration de l’arbre.

Durée de vie

Pierre Turgeon, sculpteur et propriétaire d’un atelier de sculpture à Rawdon, également dans Lanaudière, a supervisé le projet. Il nous a mentionné que ces sculptures peuvent avoir une durée de vie de 10 et 15 ans.

Il précise que le secret est dans l’incision faite à la base du tronc, qui consiste à couper l’aubier, là où l’eau circule dans l’arbre.

Agrile du frêne: Transformer des arbres malades en œuvres d’art
Simon Dessureault / AGENCE QMI

«En coupant ça, je débranche les racines du tronc pour que l’eau arrête de monter dans l’arbre», nous a expliqué M. Turgeon, qui a aussi réalisé une sculpture dans ce projet.

«Si je ne fais pas ça, l’eau va continuer à monter dans l’arbre et elle va fermenter l’été avec le soleil, a-t-il ajouté. La moisissure s’installerait donc et l’arbre serait pourri dans cinq ans.»

Chaque sculpture a nécessité une vingtaine d’heures de travail.

Les sculpteurs ont travaillé à l’aide de scies mécaniques bien aiguisées et de lames spécialisées. Leurs œuvres, une fois terminées, ont été recouvertes de cinq couches d’une teinture de finition. Deux autres couches seront nécessaires au printemps.

«Ce sont des arbres qui ont gagné à la loterie, a dit M. Turgeon, en rigolant. Je pense que c’est vraiment unique au Québec d’avoir 12 sculptures dans le même parc, faites dans la même semaine.»

Les autres sculpteurs impliqués dans le projet sont Marc Lepire, Julien Doré, Jean-François Gauthier et Marie-Line Gagné.

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