Un ex-avocat qui filmait des ados espère une courte peine
Il les avait épiés dans les toilettes d’un chalet à l’aide d’une caméra cachée
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Un ex-avocat coupable d’avoir produit de la pornographie juvénile en filmant à leur insu trois ados aux toilettes a imploré le juge de lui accorder sa clémence et espère s’en sortir avec une courte peine à purger les fins de semaine.
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« Je sais que j’ai les outils et le soutien pour m’empêcher de récidiver », a assuré Samuel Beaugé-Malenfant, lundi, au palais de justice de Montréal.
La tête basse, l’ex-avocat de 29 ans a longuement témoigné en lien avec ses crimes commis en 2018, quand il avait installé une caméra cachée dans les toilettes d’un chalet, afin de filmer les trois ados d’un couple qu’il avait invité.
Méthodique, le voyeur replaçait chaque fois la caméra pour avoir un angle parfait, mais il s’est finalement fait attraper.
« Le geste a été pensé, réfléchi. Ç’a été un cauchemar pour toute la famille », a plaidé Me Amélie Rivard de la poursuite en rappelant qu’il fallait protéger les enfants de toute violence sexuelle.
La plus jeune des victimes avait seulement 11 ans et craint que les images captées soient un jour vues par d’autres personnes, a rappelé la Couronne.
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Confiance trahie
Même si l’ex-avocat espère s’en sortir avec 90 jours de prison discontinue, Me Rivard a réclamé 30 mois d’incarcération en rappelant l’abus de confiance de l’accusé envers les victimes.
« Les parents ont été trahis par une personne en qui ils avaient confiance, a-t-elle plaidé. Il y a un lourd sentiment de culpabilité. »
Beaugé-Malenfant, de son côté, a rappelé avoir souffert depuis ses crimes, en perdant notamment ses amis et son travail.
Il a toutefois juré s’être repris en main, suivant entre autres des thérapies.
« Ses regrets sont directement reliés aux conséquences sur lui-même, il parle moins des victimes », a rétorqué la Couronne, peu émue par les larmes de l’accusé.
Moins que le minimum
Pour les événements au chalet, la peine minimum est d’un an, mais il espère convaincre le juge Érick Vanchestein que c’est exagéré dans son cas.
« Un rapport indique que le risque de récidive est supérieur à la moyenne, mais il est capable d’autocritique, a plaidé Me Maxime Chevalier de la défense. [Une peine discontinue] serait proportionnelle à la gravité du crime. »
Initialement, l’ex-avocat faisait face à 38 accusations pour avoir filmé une vingtaine d’adolescents. Cette preuve a été exclue en raison d’atteinte à ses droits constitutionnels.
L’audience se poursuivra prochainement.