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«Occupation Double», dans les pas de la téléréalité «made in USA»?

«Occupation Double», dans les pas de la téléréalité «made in USA»?

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La saga Occupation Double des dernières semaines a permis de percer le quatrième mur de la production télévisuelle, où les candidats ont révélé durant les dernières semaines leurs conditions de tournage et le soutien qui les entoure. 

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«À OD, le feedback que tu reçois, c’est pas dans le but d’être une bonne personne, c’est dans le but de donner un bon show», avait rapporté sur les ondes de QUB Radio Charles Montigny, candidat d’OD Chez Nous

Au cours de l’entrevue et auparavant sur Instagram, celui qui était travailleur social avant le tournage a mentionné que les candidats n’avaient pas le droit de lire, pouvaient s'entraîner à des heures limitées et ont même manqué de nourriture pendant plusieurs jours.

«On a été quatre jours à manger comme des ramens, des biscuits soda, puis à la fin il n'en avait même plus de ça, t'sais. J'avais eu un ODéfi puis Gab, un des nounous, avait eu la gentillesse d'aller me chercher un déjeuner qu'ils faisaient proche [...] parce que sinon j'aurais déjeuné [avec des] biscuits soda», a-t-il mentionné dans une publication instagram. Il ajoute que cette situation s’est déroulée en raison d’un manque de planification de la production.

Même s’il admet que cette situation n’est pas la fin du monde, il déplore les justifications de la production sur ces délais qui n'ont, à ses yeux, «aucun sens».

Écoutez l'entrevue avec Kevin Lapierre à l’émission de Yasmine Abdelfadel diffusée chaque jour en direct 13 h 35 via QUB radio : 

La nécessité de l’accompagnement psychologique

Bien que la production de l’émission ait toujours soutenu que les candidats et candidates avaient un soutien psychologique adéquat, l’une d’entre elles a mentionné qu’elle aurait aimé en avoir plus.

«Pour ma part, j’ai seulement eu accès à trois séances avec la psychologue, donc je ne sais pas ce que c’était censé m’apporter, mais ça a rien changé pantoute, après je devais payer pour continuer», a partagé Martine Beauregard-Marchand, participante d’OD Chez Nous, dans un live TikTok de la plateforme QC Scoop.

En offrant ce type de séances, l’émission fait figure de bon élève en comparaison avec certaines productions américaines. La téléréalité d’aventures The Challenge non seulement interdit les livres pour forcer l’interaction entre les participants, mais n'offre absolument aucun soutien psychologique à ses participants.

Écoutez l'entrevue avec Charles Montigny à l’émission de Richard Martineau diffusée chaque jour en direct 9 h 05 via QUB radio :

Originaire de la Californie, Sarah Rice a participé à neuf saisons de The Challenge, après sa participation à une autre téléréalité, The Real World: Brooklyn. «Après Rivals III, ma dernière saison en 2016, j’avais demandé des consultations psychologiques et j’ai dû finalement les trouver par moi-même», a-t-elle indiqué, lors d’une entrevue téléphonique jeudi.

Lors de cette saison, Sarah s’est rendue jusqu’au bout de l’aventure avec son partenaire, Johnny «Bananas» Devenanzio. 

Au moment où elle s’apprêtait à célébrer sa victoire, il restait à connaître la conclusion d’un dernier revirement de la saison. Au début de la finale, l’animateur TJ Lavin a annoncé à chaque paire qu’il y avait aussi un concours individuel entre les partenaires. Le membre du duo qui récoltait le plus de points individuels pouvait choisir s’il partageait le prix avec son partenaire, ou s'il le gardait pour lui-même. Un prix de 25 000$ était en jeu pour la paire en troisième place, 50 000$ pour la deuxième et 275 000$ pour la paire victorieuse.

Les deux paires qui ont fini en deuxième et troisième ont décidé de partager le prix entre eux, mais Johnny «Bananas», déjà le compétiteur le plus victorieux de l’émission, avait un autre plan. «Je ne sais pas combien de saisons il me reste, je dois prévoir pour mon avenir, donc je garde l’argent et je m’en vais», a-t-il annoncé. Finalement, non seulement il est revenu, mais il a participé aux sept saisons suivantes.

«J’ai dit à la production que je n’allais plus revenir comme participante tant qu’il n’y aurait pas d’accompagnement psychologique fourni par la production. Les humains ne sont pas faits pour être jugés et critiqués par des millions de personnes. Cette situation peut te faire ressentir beaucoup de traumatismes, comme s’imaginer que tout le monde est contre toi», a ajouté celle qui est aujourd’hui détentrice d’une maîtrise en thérapie de couple et familiale et qui a sa pratique privée.

«Le manque de suivi m'a motivé à venir travailler dans le domaine de la santé mentale pour fournir la thérapie nécessaire à cette population spécifique. Si vous êtes un ancien ou actuel membre de la distribution de téléréalité et que vous avez besoin d'aide, n'hésitez pas à me contacter», peut-on lire sur la publication mise en évidence sur son profil Twitter.

Toutefois, elle ne brosse pas un portrait entièrement sombre des téléréalités. «Il y a des productions qui font les choses correctement. The Great British Bake Off, qui offre un numéro aux candidats s'ils ont besoin de parler de leur expérience, est un excellent exemple. Alone, qui pousse leurs candidats à survivre en forêt avec des ressources limitées, font bien les choses également», soutient-elle, en ajoutant que plus devraient suivre leur exemple.

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