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Fonction publique: du retard dans le versement de primes négociées

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Les membres du Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ) viennent d’apprendre que des montants qu’ils ont obtenus au terme de deux ans et demi de négociation leur seraient versés en retard, une situation attribuable selon lui à la pénurie de main-d’œuvre et à des problèmes informatiques.

a nouvelle convention collective du SFPQ avec Québec a été signée les 28 et 29 septembre derniers. À partir de cette date, le gouvernement devait respecter un calendrier de 45, 60 et 90 jours pour effectuer ses versements selon le cas.

 Un montant forfaitaire pour 2020 se situant entre 600 et 1200$ devait être versé environ 45 jours après la signature de la convention.

«On nous a avertis qu’il aurait un mois de retard, sans savoir s’il n’y aura pas autre chose d’ici là», peste Christian Daigle, président du SFPQ.

Le forfaitaire de 2021, d’un maximum de 600$, qui devait arriver 60 jours après la signature a aussi été retardé. Il en va de même pour la prime de fidélité de 1500$ pour les employés qui travaillent dans le même corps d’emploi et pour le même ministère depuis cinq ans, soit entre 50 et 60% des 27 000 membres du SFPQ.

«Elle devait être versée dans un délai de 90 jours, mais selon les dernières informations, on est rendu en janvier ou février. On est outré par la situation et extrêmement déçu», ajoute M. Daigle.

À noter que l’actuelle convention prend fin en mars 2023.

Cependant, la rétroactivité devrait arriver fin décembre comme prévu selon ce qui M. Daigle a su.

Long combat

«La négociation a duré deux ans et demi. La moindre des choses aurait été que l’employeur mette tout en place comme prévu. Avec la situation économique que l’on vit présentement, le coût de la vie qui augmente nos membres n’ont pas eu d’augmentation salariale depuis avril 2019», lance le président.

Christian Daigle souligne que si la convention a été signée fin septembre, les membres du SFPQ l’ont entériné au milieu de l’été. «Tous les montants et les paramètres étaient connus du gouvernement en juillet.»

Le retard pourrait causer d’autres problèmes, craint le syndicat.

«Il y avait une logique à respecter la séquence des versements, plaide M. Daigle. De un, pour connaître le montant versé et vérifier s’il n’y a pas d’erreur sur sa paye. Ensuite, pour éviter une plus grande retenue d’impôt en mettant plusieurs montants sur une même paye.»

Dans le néant

«Je n’ai eu aucune explication sur les raisons, regrette-t-il. Des gens qu’on connait nous disent qu’il y aurait des problèmes de programmation, que la machine est rigide, que c’est difficile de modifier les choses. Le problème de manque d’effectifs en informatique doit aussi être présent au Conseil du trésor.»

Depuis quelques années, l’organisme responsable des payes a changé à deux reprises. Mais selon Christian Daigle, ce ne sont que des changements de noms qui n’ont pas de véritables impacts sur les opérations.

«Le Conseil du trésor sous-traite, si on peut dire. Avant, les payes de 90% de mes membres venaient du Centre de service partagé du Québec. Il a été scindé en deux, le Centre d’acquisition gouvernemental et Infrastructures technologiques Québec qui a continué à s’occuper des payes, avant de devenir le ministère de la Cybersécurité du numérique. Mais c’est la même équipe qu’avant qui est responsable du service de paye.»

Demande refusée

L’Association professionnelle des ingénieurs du gouvernement du Québec a apposé sa signature sur un nouveau contrat de travail la semaine dernière.

«Nous n’avons pas été avisés qu’il y aurait du retard, mais nous leur avons demandé d’être payés trois jours à l’avance pour avoir l’argent en 2022 pour des raisons fiscales et on nous a dit que c’était impossible», explique Marc-André Martin, président de l’Association.

«C’est incompréhensible que nos membres qui sont les plus bas salariés de l’ensemble du réseau public soient encore pénalisés par un manque de considération et de volonté de l’employeur. Ça me déçoit pour les membres qui se donnent à 110% pour la population», conclut Christian Daigle. 

Explications du MCN

Le ministère de la Cybersécurité et du Numérique (MCN) a répondu mercredi en fin de journée aux questions du Journal.

Par courriel, le MCN a précisé que les travaux pour adapter la paie des membres du SFPQ ont débuté le 29 septembre «une fois la convention collective signée.»

Deux montants forfaitaires seront versés en retard le 15 décembre tel qu’indiqué au syndicat. Celui de 2019-2020 était prévu pour l’être le 17 novembre et celui de 2020-2021 le 1er décembre.

«Les changements de salaire, avec les rétroactions salariales, les modifications de la prime de fin de semaine, les modifications de l’assurance collective et la création de prime d’attraction et de rétention seront versés selon les ententes prévues aux conventions collectives.»

Cependant, d’autres primes seront payées plus tard. «Le Secrétariat du Conseil trésor avisera le SFPQ des nouvelles dates lorsqu’elles seront connues.»

Le MCN explique ces retards par le fait que «d’autres conventions collectives ont été signées durant la même période» et que «de nouvelles primes ont été ajoutées dans plusieurs conventions collectives, amenant de nouveaux paramétrages supplémentaires à effectuer et complexifiant les travaux.»

Enfin, selon le ministère, «cette surcharge coïncide avec la période des travaux réguliers de fin d’année fiscale.» Il assure qu’il «met en œuvre tout ce qui est nécessaire afin que la situation soit régularisée dans les plus brefs délais, notamment de recourir au travail supplémentaire des employés.»

 

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