Justin Trudeau, le sauveur du PLQ
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Descendez des rideaux dans lesquels vous êtes grimpés. Non, Justin Trudeau ne sera pas le prochain chef du PLQ.
Par contre, les libéraux provinciaux auraient tout intérêt à s’inspirer du chef libéral fédéral version 2015, surtout pour la stratégie.
Il faut reconnaître qu’il a réussi à prendre un parti moribond, après une défaite historique, et à lui redonner un souffle nouveau. Il se battait alors contre une coalition conservatrice qui était perçue à l’époque comme le parti naturel de gouvernance.
Justin Trudeau a transformé son parti en une machine bien huilée qui a gagné à trois reprises !
- Écoutez l'édito de Philippe-Vincent Foisy diffusé chaque jour en direct 6 h via QUB radio :
Réformer la machine
D’abord, Justin Trudeau a ouvert les portes de son parti. Plus besoin d’acheter une carte de membre. De simples sympathisants ont leur mot à dire sur les orientations.
Ensuite, il a forcé des investitures ouvertes pour faire le plein de nouveaux membres : tu veux être candidat libéral ? Vends des cartes de membres, fais du porte-à-porte.
Enfin, il a construit une vraie machine de collecte de fonds et de données, en s’inspirant des démocrates d’Obama.
Vendre une nouvelle salade
Justin Trudeau a aussi fait des coups d’éclat qui ont marqué les esprits.
Expulsion des sénateurs, interdiction de candidats antiavortement, légalisation de la marijuana... Ça pouvait paraître brouillon à l’époque, mais ça a cristallisé le message d’audace et de renouveau qu’il vendait.
D’ailleurs, sa nouvelle salade, il est allé la vendre, avec son bâton de pèlerin, un peu partout au pays. Des rencontres de salon, puis d’aréna, qui lui permettaient de prendre le pouls des électeurs, mais aussi de s’identifier comme quelqu’un de proche des gens.
Les candidats libéraux provinciaux n’auront très certainement pas son charisme et son nom, mais si un Pierre Poilievre peut attirer des foules monstres, ce n’est pas impossible.
- Écoutez la rencontre Yasmine Abdelfadel et Marc-André Leclerc diffusée chaque jour en direct 6 h via QUB radio :
Mise en garde
Le PLQ devra faire attention à ne pas trop se coller aux politiques actuelles de Justin Trudeau. L’usure du pouvoir commence à ternir son étoile et les Québécois aiment la dualité. Pensons aux époques Lévesque-Trudeau père, ou encore Legault-Trudeau fils...
Il y a de la place pour une opposition au Québec sur plusieurs dossiers comme l’environnement, l’immigration, l’éducation, la santé...
Il y a aussi de la place pour une autre vision du Québec dans le Canada. Ça existe des fédéralistes au Québec et ils ont besoin d’un porte-parole.
Qui sera-t-il ? Un charestiste (Pierre Moreau) ? Un progressiste conservateur (Alain Rayes) ? Un trudeauiste de première génération qui ne suit plus toujours la ligne de parti (Joël Lightbound) ? Un autre trudeauiste, mais qui ne veut pas vraiment le poste (François-Philippe Champagne) ?
Les possibilités sont nombreuses. Le PLQ est un véhicule à rebâtir.
Reste à voir quelle sera leur vision, s’ils pourront la vendre et, au final, faire un Justin Trudeau d’eux-mêmes...