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Essai: comment le pétrole a transformé nos vies

Jusqu’à plus soif
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Le pétrole est aujourd’hui au cœur des préoccupations planétaires, aussi bien en ce qui concerne sa production – extraction, raffinage et distribution – que ses répercussions sur notre environnement et les changements climatiques en cours. Il attise les convoitises et peut faire tomber des gouvernements, au gré des hausses et des baisses de son prix. 

Au Québec, nous ne produisons aucune énergie fossile (pétrole, charbon, gaz) ou très peu, et nous sommes donc dépendants des approvisionnements venant de l’extérieur, ce qui cause un énorme déficit dans notre balance commerciale, soit environ la moitié. Mais nous sommes, par contre, un grand producteur d’énergie renouvelable, ce qui nous place dans une bonne position pour les années futures où les questions environnementales vont occuper de plus en plus de place.

Dans ce captivant ouvrage de vulgarisation, qui nous ramène sur le plancher des vaches, Yvan Cliche fait le point sur les questions énergétiques, la nouvelle obsession aussi bien des gouvernements que des gouvernés. Ce domaine est en constante évolution, on peut le constater facilement avec la guerre en Ukraine, qui a entraîné des coupures sévères d’approvisionnement gazier et pétrolier partout en Europe, ce qui a des répercussions sur trois grands domaines de la vie moderne : s’éclairer, se chauffer et se mouvoir. Bien sûr, il n’en a pas toujours été ainsi, même si le pétrole – ce mot vient du latin petrae oleum, qui signifie « huile de pierre » – est connu depuis l’antiquité, alors qu’il servait au calfatage des bateaux.

Tout bon gouvernement se doit aujourd’hui d’assurer la sécurité énergétique de son pays. Car, même si on discute de plus en plus de solutions vertes, les hydrocarbures représentent encore plus de 80 % de nos besoins énergétiques, nous dit Cliche.

Statistiques intéressantes 

Les États-Unis, l’Arabie saoudite et la Russie sont les trois plus importants pays producteurs de pétrole, tandis que le Canada se classe quatrième. Les États-Unis, la Chine et l’Inde sont les trois plus importants pays consommateurs d’or noir. Il se produit quelque 88 millions de barils de pétrole par jour, dont 65 millions de barils sont exportés et importés chaque jour, surtout à travers des pipelines, dont les plus longs sont ceux de Droujba, reliant la Russie et l’Allemagne. 

Il faut savoir que le pétrole à l’état brut est inutilisable. Il doit absolument être raffiné. Le Québec compte deux raffineries, l’une à Montréal-Est et l’autre à Lévis, qui peuvent traiter plus de 400 000 barils/jour, soit 20 % de la capacité de raffinage au Canada, et près de 3000 stations-service où se vend l’essence pour les automobiles.

Défi de l’heure

Au XIXe siècle, les premiers forages de puits de pétrole aux États-Unis et ailleurs dans le monde favoriseront la création rapide de fortunes colossales. Notre mode de vie et les rapports de forces entre nations pétrolières et les autres seront complètement transformés. Le pétrole changera la donne lors de la Première Guerre mondiale. Ainsi, « les États-Unis joueront un rôle déterminant dans l’issue de la guerre de 1914-1918 : ils fourniront plus de 90 % du pétrole aux forces alliées, aidés par des importations du Mexique ». 

La découverte, à la veille de la Deuxième Guerre mondiale, des plus grands gisements pétroliers au monde en Arabie saoudite, sera tout aussi déterminante. Ce pays deviendra la « station-service de l’Occident ». On ne l’a pas souvent entendu, mais le manque de ressources pétrolières sera un facteur déterminant dans la défaite de l’Allemagne nazie.

Après la Deuxième Guerre mondiale, un pétrole abondant et à bas prix favorisera l’essor de l’industrie pétrochimique : produits en plastique pour l’emballage et la conservation, tissus synthétiques comme le nylon, jouets, fertilisants, détergents, etc. Les États-Unis, qui ont su placer leurs pions un peu partout parmi les pays producteurs, s’assureront de contrôler une bonne partie de la production de l’or noir.

Le pétrole a indéniablement contribué au développement accéléré de nos sociétés. Mais il a aussi contribué à la détérioration tout aussi rapide de notre environnement. Nous sommes aujourd’hui à l’ère des transitions énergétiques où les énergies renouvelables – éolien, hydroélectricité, solaire – joueront un rôle prépondérant. C’est le grand défi de l’heure.

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