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Convoi de la liberté: des actions violentes en préparation

Une conseillère au renseignement de Justin Trudeau y voyait même une menace à la sécurité nationale

FD-CAMIONNEURS-OTTAWA
Photo d'archives Des milliers de personnes, dont de nombreux camionneurs, ont convergé vers Ottawa afin de réclamer la fin des mesures sanitaires, fin janvier 2022.

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OTTAWA | Des manifestants se préparaient à des actions violentes durant le blocus d’Ottawa, d’après la conseillère à la sécurité nationale et au renseignement du premier ministre, qui y voyait une menace à la sécurité nationale.

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« Ceci représente une menace nationale aux intérêts nationaux et aux institutions de la part de gens qui n’en ont rien à faire ou qui ne comprennent pas la démocratie, qui se préparent à être violents, qui sont motivés par un sentiment antigouvernemental », a écrit l’ex-sous-ministre à la Défense nationale Jody Thomas dans un courriel, le 14 février dernier.

Ce dernier a été déposé en preuve devant la Commission d’enquête sur les mesures d’urgence mardi.

Mme Thomas, également ex-militaire, demande une évaluation des menaces au sein des différentes manifestations en cours à la mi-février, en particulier aux sujets d’individus et de leurs motivations, et des armes.

Sa requête aboutit à Adriana Poloz, la directrice du renseignement et de la police internationale, à la Gendarmerie Royale du Canada (GRC).

Dans sa réponse, Mme Poloz indique que « le potentiel de violence de loups solitaires ou d’un groupe marginal ne peut pas être écarté plus les protestataires restent à Ottawa ».

Groupe terroriste

Cette crainte a aussi été exprimée ces derniers jours à la Commission par un des leaders du Convoi de la liberté lui-même, Daniel Bulford, ex-tireur d’élite de la GRC et responsable de la sécurité du convoi à Ottawa.

Mme Poloz souligne la présence d’individus liés à trois groupes d’extrême droite : Diagolon et Canada First, mais aussi Tree Percenters, une organisation classée terroriste au Canada depuis juin 2021. 

Sécurité publique Canada considère ce groupe comme terroriste notamment parce qu’il est lié à des attentats à la bombe contre des bâtiments fédéraux américains et des communautés musulmanes. 

Deux de ses dirigeants ont aussi comploté pour enlever la gouverneure du Michigan.

« Ce complot impliquait l’acquisition et la détonation d’explosifs pour détourner l’attention de la police durant l’enlèvement, ainsi que l’exécution publique de fonctionnaires par pendaison en direct à la télévision », indique Sécurité publique Canada.

La police n’avait pas tout essayé

Mais pour la Commissaire de la GRC, Brenda Lucki, les services policiers avaient un plan pour venir à bout de la crise en utilisant « les pouvoirs existants ». 

Ce plan n’aurait pas nécessité la Loi sur les mesures d’urgence.

Mme Lucki, qui témoignait devant la Commission mardi, a indiqué que ses services n’avaient pas réclamé l’invocation de cette loi de dernier recours. 

Pour elle, la police n’avait donc pas encore épuisé toutes ses ressources quand le gouvernement a invoqué la Loi, le 14 février.

Par ailleurs, la Commissaire a été incapable d’expliquer à la Commission pourquoi elle n’a pas défendu cet argument au conseil des ministres lors d’une réunion d’urgence convoquée la veille de l’invocation de la loi, le 13 février. 

Elle avait cependant indiqué sa position au ministre de la Sécurité publique Marco Mendicino.

Mais à ce stade, Bill Blair, le ministre de la Protection civile, estimait que la GRC n’avait « rien fait » pour venir à bout de la crise.

Il y avait « énormément de frustration », de la part des politiciens à l’égard des forces de l’ordre, d’après des notes du sous-commissaire de la GRC, Michael Duheme, déposées en preuve.

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