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COP27: soyons honnêtes, cohérents et réalistes

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Photo AFP C’est incompréhensible que le premier ministre Justin Trudeau ne se soit pas arrêté en Égypte pour la COP comme l’ont fait plus de 100 chefs d’État et de gouvernement.

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La COP27 doit servir à mettre en œuvre les mesures pour atteindre les cibles de l’accord de Paris : limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré.

Mais à entendre l’optimisme prudent des ministres de l’Environnement québécois et fédéral au micro de Qub radio cette semaine, on peut se demander si on va accoucher ne serait-ce que d’une petite souris.

Pour le moment, peu de pays ont réduit leurs émissions de gaz à effet de serre (GES), le Canada et le Québec n’en font pas partie.

On n’est pas sérieux, me disait Pierre-Oliver Pineau, titulaire de la Chaire de gestion du secteur de l’énergie.

J’ajouterais, on n’est pas honnête. On se berce toujours dans l’illusion qu’on va arriver à nos cibles.

Des solutions

Pourtant, nous connaissons les solutions.

On devra changer nos habitudes de vie, notamment en matière de transport, d’alimentation et de développement urbain.

On ne pourra pas y arriver sans des investissements importants, en temps et en argent, des gouvernements.

Cohérence

Un autre des problèmes c’est le manque de cohérence : au Canada, on subventionne encore l’industrie pétrolière et il faudra attendre encore au moins deux ans avant de plafonner les émissions de GES de l’industrie pétrolière ! Deux ans pour un plafond...

Ceci dit, il faut être honnête. Ce n’est pas la production de pétrole qui pollue le plus, mais sa consommation dans nos voitures et camions.

Ça rend encore plus absurde l’idée que tout sera réglé au Canada quand la production de pétrole sera carboneutre. Surtout qu’on est encore loin d’une super technologie de captage du carbone.

Réalisme

Il faut reconnaître que les solutions ne seront pas toutes parfaites.

Par exemple, le nucléaire devra être utilisé en Chine pour remplacer le charbon.

Par ailleurs, ceux qui refusent d’agir parce que de toute façon la Chine pollue tellement que ça ne donne rien, sachez qu’ils sont un des leaders dans les investissements en technologies vertes.

Être réaliste, ça ne veut pas dire de baisser les bras et d’arrêter de lutter contre les changements climatiques.

Ça ne veut pas dire qu’on n’arrivera pas à la carboneutralité en 2050. Au contraire.

Ça veut dire qu’on doit aussi s’attaquer aux problèmes liés aux changements climatiques, afin de s’y adapter. Parce que même si on limite l’augmentation de la température de 1,5 degré, on va en subir les effets.

Être réaliste nous forcerait à avoir une vraie discussion avec les travailleurs et les communautés qui dépendent de l’industrie polluante, dont le pétrole. Quel sera leur avenir? On ne doit pas les laisser tomber, mais on ne peut non plus faire comme si tout était facile.

Être réaliste, c’est de travailler sur des solutions concrètes plutôt que de dire : les gens ne sont pas prêts à faire des sacrifices.

Être réaliste maintenant, c’est éviter d’être radical plus tard.

Être réaliste, c’est surtout ne pas être jovialiste ou cynique.

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