Santé : il faut trouver le bon remède...
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On n’a jamais eu autant d’infirmières et de médecins au Québec.
Pourtant, on a rarement vu le système de santé si mal en point et si proche d’un point de rupture.
On attendait avec impatience l’annonce du ministre Christian Dubé.
Même si l’on veut tous donner une chance au coureur, les trois propositions de la cellule de crise ont été accueillies avec une certaine méfiance.
Résumons : on va mieux faire ce qu’on faisait déjà ou l’on va faire ce qu’on voulait faire, mais qu’on n’a pas pu faire.
Le 811 bonifié, deux cliniques d’infirmières praticiennes spécialisées (IPS) à Montréal et l’achat de 1700 lits sont de bonnes mesures.
Par contre, on ne s’attaque pas au cœur du problème : les humains dans le réseau.
Ça prend des travailleurs pour être avec les patients dans des lits, pour répondre au 811, pour offrir du service dans les cliniques d’IPS.
Des travailleurs qui sont à bout. À bout d’une mauvaise gestion déshumanisée, de cases horaires à remplir. Une gestion où les directeurs imposent une seule façon de faire pour tous plutôt que d’écouter et de collaborer, selon les témoignages de beaucoup de travailleurs.
Des infirmières qui voulaient une vie, qui désiraient voir leurs enfants, souper en famille, et qui en avaient marre ont gonflé les rangs des agences privées.
Aujourd’hui, on subit les effets de cet exode.
- La meilleure façon de commencer la journée avec son café, c'est l'émission de Philippe-Vincent Foisy, tous les jours dès 6 h, en direct ou en balado à QUB radio :
Primum non nocere
L’un des principes de base en médecine : en premier, ne pas nuire ou ne pas faire de mal.
On devrait appliquer ce principe à notre réseau : arrêtons d’aggraver le problème.
Les infirmières qui restent dans le réseau public doivent en faire plus, notamment du temps supplémentaire obligatoire (TSO). La frustration et le découragement se multiplient. Encore plus d’infirmières pourraient abandonner le réseau.
Pour mettre fin au cercle vicieux, il faudra des gestes audacieux, possiblement radicaux.
Avant de fermer certaines salles d’urgence pour mettre en commun les ressources actuelles, comme le propose le Dr Bernard Mathieu, on pourrait regarder la gestion des horaires.
L’infirmière Natalie Stake-Doucet, comme plusieurs de ses collègues, réclame la fin du TSO.
Fini
Oui, il faudra fermer des lits pendant la nuit.
Oui, à court terme, ça sera peut-être plus difficile. Mais à moyen terme, on va éviter le pire.
Oui, les travailleurs et les syndicats devront être flexibles et créatifs, mais on est capable de prendre ce risque.
Si quelqu’un se blesse à la cheville et qu’il reste en béquille parce qu’il a peur d’avoir mal, sa cheville ne redeviendra pas fonctionnelle. Il aura fort probablement mal dans le dos à cause des béquilles.
Apprendre à se sevrer des béquilles est nécessaire pour recommencer à marcher, même si les premiers pas ne seront pas évidents...
Et pour donner une chance au coureur, il faut que notre réseau recommence à marcher.