La qualité du français laisse à désirer chez Québec 21
Les communiqués du parti d’opposition sont truffés d’erreurs
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Depuis plusieurs semaines, les communications écrites de Québec 21 sont truffées de fautes d’orthographe, de ponctuation et de syntaxe. Il est même arrivé que la deuxième opposition à l’Hôtel de Ville de Québec orthographie mal le nom et le prénom de son propre chef et d’un de ses élus, a constaté Le Journal.
Dans une récente publication sur sa page Facebook, le parti municipal parle de son nouveau chef Patrick « Paquette » (au lieu de Paquet) et de son conseiller « Steven » (au lieu de Stevens) Mélançon.
« M. Mélançon est heureux de se joindre à la seule organisation où chaque conseillé (sic) est respecté », poursuit-on dans ce même statut, qui a été effacé après coup.
Outre Facebook, les erreurs et les formulations alambiquées touchent régulièrement les communiqués de presse dans lesquels le parti exprime ses prises de position.
« La deuxième opposition de la Ville de Québec salue l’administration Marchand de perpétuer la vision de mobilité active tel que préconiser (sic) par l’ancienne administration », pouvait-on lire dans un communiqué daté du 27 septembre. D’autres exemples d’erreurs, parfois flagrantes, sont à lire ci-dessus.
Explications
Patrick Paquet, nouveau chef du parti, a d’abord minimisé le nombre d’erreurs en disant qu’il y en avait seulement quelques-unes par-ci par-là.
Il a ensuite ajouté cette explication : « On a un petit cabinet. On vient de recommencer à zéro parce qu’on a fait le ménage du parti ».
D’après lui, l’écriture et la révision des communiqués sont l’œuvre de deux personnes : lui-même et la cheffe de cabinet Brigitte Martin.
La situation devrait s’améliorer grâce à l’embauche imminente d’une adjointe administrative et d’un conseiller aux communications, a-t-il assuré.
« Là, on fait tout à deux : moi puis Brigitte. On se tape tout. On fait 70 heures par semaine. On va redorer notre blason et être beaucoup plus rigoureux dans les prochaines semaines », a-t-il promis.
Au sujet de la publication Facebook évoquée plus haut, le chef Paquet a soutenu que la page est gérée par une tierce personne et que les fautes ont été rapidement corrigées.
Pas de simples coquilles
Philippe Dubois, professeur adjoint en communication publique et politique à l’École nationale d’administration publique, soutient « qu’on ne parle pas de simples coquilles ici ».
Ce dernier décèle « un problème sur le plan de la communication politique sur au moins trois aspects » : la crédibilité de l’émetteur, le niveau de professionnalisme du parti et la symbolique.
« Pour être en mesure de générer de la couverture médiatique à son avantage, un parti ou un politicien doit-être en mesure de fournir de l’information jugée crédible et fiable par les journalistes. La forme est aussi importante que le fond », rappelle-t-il.
D’après lui, « des communications problématiques peuvent nuire à leurs efforts. On peut aussi en venir à douter du sérieux de l’organisation [...]. La francophonie est une composante importante de l’image de marque de la Ville de Québec. Symboliquement, c’est donc un problème pour Québec 21 sachant que la municipalité se présente comme le bastion de la langue française en Amérique ».
EXTRAITS DE COMMUNIQUÉS RÉCENTS DE QUÉBEC 21
- « Les solutions concrètes ne sont pas encore au rendez-vous, il y a un plan qui demeure à être préciser (sic) », 29 septembre 2022
- « La nomination de M. Jonathan (sic) Julien, au titre de ministre de la Capitale nationale (sic), et député de Charlesbourg à l’Assemblée nationale [...] », 20 octobre 2022 (le prénom du ministre s’écrit « Jonatan » sans « h » et Capitale nationale doit s’écrire Capitale-Nationale)
- Le lundi 21 novembre, Québec 21 a envoyé une convocation de presse sans préciser l’heure. Dans la version « corrigée », les médias étaient convoqués pour 15 heure (sic)
- « Il faut d’emblée reconnaître que le maire Marchand, (virgule superflue) aura un énorme défit (sic) pour réduire la dette », 23 novembre 2022