Biden accueille Macron: la confiance, c’est comme l’amour
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Chaque fois que les dirigeants des États-Unis et de la France se rencontrent, on ne manque jamais de souligner la vieille amitié entre les deux nations. Récemment, Joe Biden est allé jusqu’à qualifier la France de plus vieil allié.
Macron et la vie après Trump
Ce jeudi, Emmanuel Macron aura droit au premier dîner d’État à Washington depuis le début de la pandémie.
Si on imagine sans peine que depuis janvier 2021 le président français peut se réjouir du départ de Donald Trump, sa vie n’en est pas pour autant facilitée. L’entrée en scène de Joe Biden a fait de l’ombre au président français sur la scène internationale.
Aux prises avec l’isolationnisme de Trump, Emmanuel Macron prenait du galon, se présentant comme un rassembleur, un ardent défenseur du multilatéralisme. Les objectifs communs sont désormais nettement plus nombreux, mais la relation connaît des ratés occasionnels.
Vous avez peut-être noté que le président français rate rarement une occasion de souligner que les Américains doivent rattraper leur retard cumulé sous Trump, que ce soit dans la lutte contre les changements climatiques ou encore dans celle contre la COVID-19 à l’échelle mondiale.
Des zones d’ombre
Contrarié dès le début de la présidence Biden par l’annulation d’un lucratif contrat de fabrication de sous-marins, Macron n’a pas manqué de souligner que la confiance, comme l’amour, se mérite.
En réservant ce premier dîner d’État au président de la France, Joe Biden démontre qu'il est sérieux dans son désir d'améliorer d’une relation qui est malmenée depuis six ans. De plus, il n’est pas sans savoir qu’un retour à la situation qui prévalait avant l’élection de Trump ne suffira pas. Le monde et les besoins de la France ont changé.
Parmi les sujets chers au président français, on abordera fort probablement la question de l’amélioration des capacités de défense de l’Union européenne et de l’Europe. Le président français a déjà souligné qu’il ne veut pas être inféodé à l’OTAN.
Autre sujet de discussion, l’étendue de l’implication américaine au Moyen-Orient. Si Biden a promis une implication américaine, nous sommes encore bien loin du «La Fayette, nous voici!», lancé en 1917 lors de l’arrivée des troupes américaines en Europe.
Dernier volet pour lequel j’espérerai des retombées, celui du conflit en Ukraine. Depuis un bon moment, le président français favorise le dialogue et les négociations, alors que la rhétorique de Biden était bien plus dure et sans nuances.
Qu’on négocie ou pas une sortie de crise en Ukraine, la perception de la Russie diffère beaucoup en fonction du camp dans lequel on se trouve. Pour Biden, Poutine constitue une menace pour la sécurité des États-Unis, alors que Macron souhaitait un rapprochement entre la Russie et l’Union européenne.
Centristes et pragmatiques, les deux présidents devraient parvenir à s’entendre. S’ils échouent à trouver les bons mots, ils n’auront qu’à se tourner vers leurs épouses, puisque les deux hommes ont épousé... des enseignantes.