La télé québécoise à notre image
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Il n’y a pas si longtemps, la fade présence de la diversité ethnoculturelle à travers les séries de fiction à la télévision québécoise soulevait de sérieux débats. Notre télévision était encore très loin de refléter la réalité du public qui la regarde...
Vivre dans un même foyer de sens, partager les mêmes valeurs et la même langue et se voir discarter des illustrations de l’imaginaire collectif au petit comme au grand écran, voilà qui était contrariant pour plusieurs observateurs depuis quelques années au Québec.
En effet, les contenus télé et cinéma sont les principaux vecteurs de représentation qu’une société se donne d’elle-même. Mais les références communes que les structures télévisuelles et cinématographiques offrent à la « communauté nationale » ne peuvent pas se retrouver en très grand décalage avec la réalité.
Du changement dans l’air
Encore récemment, nous étions effectivement légion et prompts à critiquer des contenus culturels à forte connotation ethnocentrique à travers la télévision québécoise.
Plusieurs observateurs exprimaient alors leur incompréhension et leur frustration face à l’absence notable de la présence de la diversité ethnique dans l’offre de contenus télévisuels et cinématographiques au Québec.
Une observation sommaire de la programmation des chaînes de télévision permet cependant de dresser aujourd’hui un état des lieux plutôt encourageant relativement à la place réservée aux différentes composantes de la « communauté nationale ».
Ainsi, vu que les séries télé québécoises tendent de plus en plus à refléter la diversité des membres de sa société, il est bon de faire acte de probité intellectuelle, de reconnaître et de souligner ce changement notable.
Il y a eu de la résistance ; mais les « choses » changent... Et c’est tant mieux !
Garder le cap
Les points de résistance qui ont longtemps freiné ce changement sont nombreux. Ils allaient de la méconnaissance ou de l’ignorance de cette diversité de la « communauté nationale » à la peur de commettre des maladresses dans son évocation, en passant par des appréhensions anticipées de la réaction du « grand public » cible...
Ainsi, on discriminait et on marginalisait. On produisait chez certains un sentiment d’exclusion qui générait, et génère encore aujourd’hui, un sentiment d’appartenance à d’autres offres culturelles – notamment américaines – plus représentatives des membres de la famille discartés et résignés dans la pénombre.
Involontairement, on contribuait à l’échafaudage de la distanciation avec l’altérité. On se refermait dans les préjugés, dans un sentiment d’exclusivité, ainsi que dans des ghettos culturels...
Nous nous éloignions de l’objectif tant exprimé bien au-delà des lignes partisanes : Vivre ensemble...
Nous vivons dans un environnement hypermédiatisé où le cinéma et l’audiovisuel apparaissent comme des vecteurs de communication, géniteurs de modèles de référence et d’identification (surtout pour nos jeunes), extrêmement puissants et populaires.
Ces vecteurs sont des langages qui ne peuvent être ni sous-estimés ni négligés. Ils s’adressent à l’inconscient collectif. Ils atteignent positivement ou négativement tous les publics.
Et leurs possibilités d’expression ne cessent de s’enrichir et de se renouveler avec l’évolution des technologies.
Alors de grâce, gardons le cap sur une véritable télé à l’image de notre grande famille !