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Un projet de 380 millions $ verra le jour à la Baie-James

L’australienne Allkem compte lancer le chantier dès le début de l’année prochaine

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La société Allkem espère démarrer au début de l’année prochaine la construction d’une usine et l’ouverture d’une carrière de lithium à la Baie-James, un investissement de 380 millions $ qu’elle autofinancera.

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Le gisement évalué à 40 millions de tonnes est situé à proximité de la route de la Baie-James et de la communauté crie d’Eastmain. Allkem espère amorcer l’exploitation au début de 2024, pour une période d’une vingtaine d’années, ce qui créera 220 emplois. 

« C’est un excellent gisement, qui compte parmi les teneurs les plus élevées au monde. Mère nature a mis un beau dépôt, sans contaminants, juste à côté de la route ! On la remercie », a souri Denis Couture, le chef des opérations canadiennes d’Allkem, en présentant le projet au congrès Mines et Énergie à Québec la semaine dernière, devant un auditoire subjugué.

Car comme le dit M. Couture, c’est un bon temps pour être un producteur de lithium. La demande croissante pour les véhicules électriques, qui ont besoin de ce métal dans leurs batteries, fait exploser les prix. De 400 $ la tonne, il y a quatre ans, la valeur du lithium a été multipliée par 12, à 5000 $ !

« C’est fou ! Je n’ai jamais vu ça dans ma carrière dans les mines et j’ai fait ça toute ma vie », raconte cet ingénieur né en Abitibi. 

En attente des permis

Les prix élevés vont stimuler l’exploration et le démarrage de projets miniers ailleurs, ce qui va éventuellement rééquilibrer l’offre et la demande, puis faire baisser les prix. Mais les études de faisabilité du projet de la Baie-James ont été effectuées selon une valeur de 1000 $ la tonne et déjà à ce niveau, la rentabilité est considérée comme excellente. 

Toutes les études d’impact environnemental et social ont été faites et, après cinq années d’efforts, Allkem espère obtenir des gouvernements les permis de construction et d’exploitation dans les prochaines semaines. Avec les Cris, les discussions vont bon train.

« On a une très bonne collaboration avec eux. Ce sont des alliés, des partenaires, considère M. Couture. Ils veulent bâtir leurs propres entreprises de services pour fournir la mine. Ça va au-delà des redevances et des emplois en usine, c’est très plaisant. »

L’usine d’Allkem en serait une de première transformation, pour produire le concentré de spodumène par concassage. Le même procédé est utilisé dans l’exploitation de lithium en Australie. Pour convertir la matière en carbonate ou en hydroxyde de lithium, il faudra d’abord compter sur des usines asiatiques, avant de bénéficier d’installations en Amérique du Nord. 

« Où sera cette usine ? Cette décision n’est pas encore prise. Le Québec est premier sur la liste. Au plan du développement durable, moins on fait ça loin de la mine, mieux c’est », affirme M. Couture. 

Pas d’appel du Pentagone

Il précise du même souffle qu’Allkem discute aussi avec ses clients de l’industrie automobile et que la décision du lieu sera prise en considérant la chaîne de production entière. 

Le Pentagone, qui investit dans des minières au Québec pour contrer la dépendance à la Chine dans l’approvisionnement stratégique du lithium, n’a pas contacté Allkem, financièrement indépendante.

« Ça ne veut pas dire qu’on ne discuterait pas avec eux, mais si on fait des partenariats, ce seront des partenariats stratégiques. On ne veut pas juste de l’argent », dit M. Couture.

D’autres projets de lithium au Québec

Sayona Québec : 

  • Mine à La Corne, Abitibi Gisement Moblan, au nord-ouest de Chibougamau
  • Projet d’usine de deuxième transformation 2025

Nemaska Lithium :

  • Mine à Whabouchi, à 300 km de la baie James
  • Projet d’usine de deuxième transformation à Bécancour 
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