Travailler à 13 000 km de la maison
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Un ressortissant des Philippines qui a passé plusieurs années en Arabie saoudite avant d’atteindre sa destination rêvée, le Canada, se plaît en Gaspésie même s'il se trouve à 13 000 km de sa femme et ses deux garçons.
Originaire de Dasmariñas, dans le nord-ouest de l’archipel sud-asiatique, Sherwin Dela Cuesta, un lamineur de fibre de verre, a d’abord quitté son pays en 2003 pour travailler comme opérateur de machinerie en Arabie saoudite, mais il avait le Canada en tête depuis un petit moment.
«L’un de mes proches vit à Vancouver et il me parlait beaucoup de son pays d’adoption», a mentionné l’homme de 44 ans en entrevue.
L’annonce d’une agence de placement qui recherchait des travailleurs pour l’usine de pales d’éoliennes de LM Wind Power de Gaspé, en 2019, représentait comme un signe du destin pour lui, et il a sauté à pieds joints sur l’opportunité.
«Mon premier hiver j’étais émerveillé par la neige. Le deuxième et le troisième, je me mettais tranquillement à réaliser le froid qui accompagne ce type de météo», a raconté Sherwin Dela Cuesta en arrivant en souliers de course au rendez-vous que nous avions convenu pour l’entrevue le mois dernier, alors qu’un refroidissement de -10 degrés se faisait assez bien sentir.
Bien qu’il se plaise au Québec, il se retrouve ici encore plus loin de sa famille.
«C’est sûr que c’est difficile, mais je fais ça pour leur offrir une vie meilleure», a-t-il souligné, mentionnant que même si son pays possède une expertise en manutention de la fibre de verre, le salaire là-bas est loin d’être concurrentiel ceux de l’Arabie saoudite ou du Canada. Dès qu’il a la possibilité de prendre des vacances, il va les voir le plus souvent qu’il peut.
En plus de son travail à temps plein, il suit un cours de français lors d’une de ses journées de congé. «C’est beaucoup d’implication, mais c’est tout à fait normal, ça va avec le travail», soulignant le caractère francophone de la région.
Parlant majoritairement anglais et tagalog avec les autres Philippins de LM Wind Power, il pratique la langue de Molière avec ses collègues francophones. Il n’était toutefois pas à l’aise pour faire l’entrevue en français, mais espère un jour pouvoir le faire, lui qui a les ambitions un jour pouvoir s’établir en Gaspésie avec les siens. «Si la réalité du logement est plus facile, oui», dit-t-il en ricanant, lui qui vit seul dans un petit logement.
Socialiser au Québec n’a pas été trop difficile pour Sherwin Dela Cuesta. Il le fait notamment en présidant l’Association des Philippins de la Gaspésie qui vise à rassembler les membres de la communauté lors de différentes activités.