Comment aider ma grand-mère?
J’avais toujours été proche de ma grand-mère avant la pandémie, car ses deux fils, mon père et mon oncle, n’ont jamais eu l’esprit de famille très développé. Comme en plus la femme de mon oncle est décédée et que ma mère ne la fréquente plus depuis qu’elle est séparée de mon père, la pauvre femme n’avait que moi sur qui compter.
Puis la pandémie est venue la couper complètement du peu de gens qui la fréquentaient, elle qui vit en RPA. J’avais des contacts par Skype avec elle, et je la voyais dépérir un peu plus chaque mois. Depuis qu’on a commencé à se revoir, un peu d’espoir se lit dans ses yeux quand je la visite. Mais comme moi aussi j’ai ma petite famille, je ne peux lui consacrer autant de temps qu’avant.
Avec mon conjoint, on a constaté qu’elle était moins alerte qu’avant, et que souvent on la surprend en train de rêver, comme si la vie sur terre ne la retenait plus. Heureusement que, ces derniers mois, on a pu la garder avec nous quelques fins de semaine, car on aurait dit que le contact avec nos deux jeunes enfants la ramenait un peu plus sur terre.
On voudrait faire quelque chose pour elle, mais on ne sait pas trop comment s’y prendre. Je pense que la résidence où elle habite fait de son mieux pour les pensionnaires, mais ce n’est certainement pas assez pour maintenir leur santé physique et mentale à son meilleur, et l’état de ma grand-mère en est la preuve évidente.
Petite-fille préoccupée
Le Dr David Lussier, porte-parole de l’Institut universitaire de gériatrie de Montréal, confirmait il y a quelques mois au magazine La Semaine que « plusieurs personnes âgées ont non seulement vécu de l’isolement, mais qu’elles ont perdu beaucoup d’autonomie durant les pires moments de la crise sanitaire. Certains en ont même gardé des séquelles sur le plan cognitif. »
D’après Sylvie Belleville, professeur titulaire au Département de psychologie de l’Université de Montréal et directrice de laboratoire à l’Institut universitaire de gériatrie de Montréal, « le développement cognitif des personnes âgées régresse dans les pays où la retraite est obligatoire. Il y aurait un grand besoin de stimulation à intégrer dans le quotidien de nos aînés. »
En conclusion, la stimulation cognitive est aussi importante que l’activité physique, que le maintien des liens sociaux et que la bonne alimentation. La Fondation AGES est un organisme qui offre des services de proximité et de l’information à ce sujet en s’inspirant du modèle de gériatrie sociale. On pourra certainement vous fournir les outils nécessaires pour aider votre grand-mère.