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Québec 21 part de loin

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Depuis l’élection il y a un an, Québec 21 s’est empêtré dans des chicanes internes et un rebrassage de cartes qui causent un certain malaise, comme ça a été le cas lundi, après la présentation du budget de la Ville de Québec.

Dans le «hot room» où les partis d’opposition sont venus commenter le budget et répondre aux questions, c’est le nouveau chef Patrick Paquet, un non-élu, qui s’est présenté devant les journalistes en compagnie du conseiller Stevens Mélançon.

Après avoir quitté le parti peu après l’élection, ce dernier vient de rentrer au bercail.

À leurs côtés, l’ancien chef Éric Ralph Mercier brillait par son absence. Lorsque Le Journal a demandé pourquoi M. Mercier, qui était chef jusqu’au 7 novembre dernier, n’était pas présent, M. Paquet a répondu qu’il était à Charlesbourg et qu’il étudiait le budget...

Dire que la situation qui prévaut au sein de ce parti est difficile à suivre s’avère un euphémisme. En voici un aperçu en accéléré.

Écoutez l'édito de Karine Gagnon à l'émission de Richard Martineau via QUB radio :

Plusieurs chefs et départs

– Après la défaite à l’élection de novembre 2021, où il a terminé au troisième rang après quatre ans comme chef de l’opposition, le conseiller municipal Jean-François Gosselin démissionne. 

– Ralph Mercier, élu dans le district Des Monts à Charlesbourg, devient chef. 

– Fin novembre, Stevens Mélançon, l’un de quatre élus de Québec 21, quitte pour siéger comme indépendant.

– Août 2022, le chef congédie Richard Côté, chef de cabinet. Ce dernier critique son manque de sérieux et d’assiduité au travail. 

– Toujours en août, Éric Ralph Mercier annonce l’embauche de Patrick Paquet, ex-conseiller municipal et candidat déchu de Québec 21 à l’élection. Celui-ci se voit attribuer un salaire de 123 800 $, comparé aux 72 652 $ plus une allocation de 17 044 $ qu’il recevait comme élu. 

– Mi-septembre, nouveau coup de théâtre : mécontents de toutes ces décisions, les conseillers Gosselin et Bianca Dussault quittent pour siéger comme indépendants. 

– Le 8 novembre, Éric Ralph Mercier annonce qu’il cède le poste de chef à Patrick Paquet, qui demeure conseiller spécial. Le conseiller Mélançon rentre au bercail. Il n’y a plus de conseil d’administration, et il faudra attendre 2025 pour en voir un nouveau.

Certain risque 

Appelé à commenter la situation entourant Québec 21, Philippe Dubois, professeur adjoint en communication publique et politique à l’École nationale d’administration publique (ÉNAP), ne se formalise pas de la nomination d’un chef non élu, payé par le cabinet. Cela s’est déjà vu dans le passé et à d’autres paliers. 

Le professeur note cependant deux éléments qui font en sorte que leur cas précis se distingue.

Il y a le fait qu’on est en début de mandat seulement, en plus de la succession de chicanes internes.

«On a l’impression que c’est un rebrassage de cartes constant, et à la fin on a un peu sorti un lapin d’un chapeau avec Patrick Paquet», illustre-t-il.

Il y a aussi un risque de voir le chef conseiller spécial faire trop d’ombre aux élus du parti, qui sont ceux qui sont payés pour représenter les électeurs. «Dans notre système, on est habitué à ce que le personnel soit plus effacé», note Philippe Dubois, qui parle d’un jeu d’équilibrisme à faire, dans un contexte où «le parti n’envoie pas toujours des signaux de professionnalisation élevée».

Et comme si ça ne suffisait pas, Le Journal révélait la semaine dernière que les communications du parti étaient truffées, depuis plusieurs semaines, de fautes d’orthographe, de ponctuation et de syntaxe. La situation semble s’être depuis rétablie, mais on part de loin.

Aujourd’hui, le chef procédera au dévoilement de la nouvelle identité du parti.

Il faudra cependant beaucoup plus qu’un nouveau nom et un nouveau logo pour espérer représenter une option crédible dans trois ans.

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