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COP15: les bottines fédérales doivent suivre les babines au Technoparc de Montréal

Ottawa appelé à faire preuve de volonté politique pour protéger ce refuge d’espèces en péril

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OTTAWA | Le maire de l’arrondissement de Saint-Laurent, à Montréal, s’allie aux citoyens et aux écologistes pour réclamer que le gouvernement fédéral fasse enfin preuve de volonté politique pour protéger le Technoparc et les espèces en péril qu’il abrite.

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« Au municipal, il y a une volonté politique claire. Il faut que le gouvernement fédéral démontre qu’il a lui aussi la volonté politique d’agir, a déclaré le maire Alan DeSousa au Journal. Je n’ai jamais vu en fonction publique une unanimité d’une telle ampleur, donc je ne vois pas comment le gouvernement fédéral peut s’opposer à ça. »

Le maire d’arrondissement réagissait ainsi au rejet fédéral d’une pétition citoyenne qui réclame que ce site, aussi grand que le parc du Mont-Royal, devienne le deuxième parc urbain national au Canada.

Il ne s’agit pas d’une simple pétition présentée par l’opposition, comme l’a déclaré mercredi le ministre Steven Guilbeault à la conférence de l’ONU sur la biodiversité (COP15) : elle relaie une demande de la Ville de Montréal et de la Communauté métropolitaine de Montréal qui représentent 4 millions de personnes.

Lié à Aéroports de Montréal

Pour accéder à cette demande, Ottawa devrait modifier le bail qui cède l’administration de la plus grande part du site (155 hectares sur 215) à ADM Aéroports de Montréal. Mais le ministre des Transports, Omar Alghabra, qui est responsable de ce contrat, dit qu’il ne peut pas le modifier unilatéralement.

Le ministre de l’Environnement, Steven Guilbeault, s’est défendu mercredi d’abandonner le Technoparc et a déclaré travailler « activement » avec les municipalités, les groupes locaux et ADM dans ce dossier.

« ADM Aéroports de Montréal a toujours abordé le développement de ses terrains sur les sites aéroportuaires avec une vision de durabilité », a déclaré quant à lui le porte-parole de l’administration aéroportuaire Eric Forest.

Mais, pour David Fletcher de la Coalition Verte, le ministre a raté une bonne occasion de prendre ses responsabilités pour la protection de ce poumon vert montréalais.

« Nous n’avons que faire d’un gouvernement qui n’est pas capable de gérer ADM », gronde-t-il.

« Les ministres Alghabra et Guilbeault et le premier ministre Trudeau doivent décider maintenant, à la COP15, qui est responsable des terres qui nous appartiennent à tous et qui ne sont que détenues en fiducie par les gouvernements que nous élisons », ajoute M. Fletcher.

Les monarques ne suffisent pas

Photo courtoisie

Le ministre Guilbeault a plaidé que son ministère tient en ce moment une consultation pour inscrire le papillon monarque, qui fréquente le Technoparc, sur la liste des espèces en péril, « ce qui va nous donner des pouvoirs supplémentaires pour protéger l’habitat du papillon », notamment au Technoparc.

Mais pour le maire DeSousa, « ce n’est pas juste une question de mettre un insecte ou un animal sur la liste des espèces en péril ».

Il prend l’exemple du petit blongios, le plus petit héron d’Amérique du Nord. Le marais du Technoparc, où il niche, est menacé d’assèchement même si l’oiseau dont il dépend est classé « espèce menacée » depuis 2001.

« Si le gouvernement est sérieux et qu’il veut réellement conserver cet espace, la meilleure façon de le faire, c’est par la création d’un parc urbain », insiste M. DeSousa.

Le maire d’arrondissement souligne que le gouvernement fédéral a cédé 2000 hectares à la région de Toronto pour la création du Parc urbain national de la Rouge, ouvert en 2015 et géré par Parcs Canada. « Ici, on est très loin de ça : on demande 155 hectares », dit-il.

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