Sursis rejeté pour les étudiants faibles en français: Drainville a besoin de tous les futurs profs
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Les écoles du Québec ont besoin de l’aide des futurs profs, même ceux qui échouent au test de français à la troisième année de leur formation, plaide le ministre Bernard Drainville. Il demande une rencontre avec les doyens universitaires pour trouver un compromis.
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Les universités ont rejeté la demande du ministre de l’Éducation, qui réclamait un sursis afin que les étudiants en enseignement qui échouent au test de français écrit ne soient pas ralentis dans leur formation.
Bernard Drainville s’est dit «très déçu» de cette décision.
«On est pas dans une situation facile avec la pénurie et moi j’ai besoin de ces étudiants et étudiantes de 3e année dans les salles de classe. C’est sûr que s’ils maintiennent leur décision, ça va me priver d’étudiants et d’étudiantes dans les salles de classe. On a besoin de ces stagiaires, car même s’ils ne maîtrisent pas le français comme ils le devraient, j’ai quand même besoin d’eux», a-t-il affirmé mercredi à l’Assemblée nationale.
Mais le ministre n’entend pas en rester là. Il demande à rencontrer les doyens universitaires pour trouver une voie de passage.
Le gouvernement pourrait-il forcer les universités à repousser l’exigence de la réussite de l’examen de français à la fin de la formation? «Ce n’est pas clair. On est en train d’évaluer les options qu’on a, mais idéalement, on s’entendrait avec les doyens, ce serait beaucoup plus facile», a-t-il soutenu.
Le ministre Drainville a tenu à rappeler qu’il ne s’agit pas de permettre à ces étudiants d’obtenir le brevet d’enseignant avant de passer le test de français écrit.
«Tout ce que je demande aux doyens, c’est de leur donner une année de plus. De permettre à ces étudiants-stagiaires qui vont dans les classes de pouvoir passer le test de français écrit en quatrième année, au lieu de le passer obligatoirement en troisième année.»
Une solution temporaire
Libéraux et solidaires estiment qu’un sursis pour les étudiants qui échouent le test à leur troisième année de formation est souhaitable, en raison du manque criant d’enseignants. Mais attention: il ne faut pas que cette solution soit permanente.
«Il faut que ça soit du temporaire qui ne dure pas longtemps, parce qu'encore une fois, la priorité, c'est la qualité du français enseigné», plaide le chef intérimaire libéral, Marc Tanguay.
Le ministre de l’Éducation a donc du pain sur la planche. «La responsabilité de Bernard Drainville, c'est de trouver des solutions permanentes à ce problème-là, ça fait quatre ans que la CAQ échoue à régler la pénurie d'enseignants au Québec», signale le chef parlementaire de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois.
Enseignant à l’occasion, le député péquiste Pascal Bérubé a déjà passé le fameux test de français imposé aux futurs profs. Selon lui, mieux vaut fournir aux étudiants les moyens pour réussir l’examen. Il n’y a pas de compromis possible sur la qualité du français, aux yeux du Parti québécois. «Pas de passe-droit là-dessus», insiste le député de Matane.