Université de Sherbrooke: cet étudiant de génie arrêté pour avoir frappé un directeur
Le jeune homme était au départ frustré d’avoir été pénalisé pour un retard en classe
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Un étudiant de l’Université de Sherbrooke furieux de se voir pénalisé pour un retard en classe a été arrêté après s’être attaqué à un professeur et un directeur de sa Faculté.
Vincent Dallaire, 26 ans, a comparu mercredi après-midi au palais de justice de Sherbrooke, en Estrie.
Il a été accusé de voie de fait, harcèlement, port d’arme dans un dessein dangereux, et port d’arme dissimulée. Il fait aussi face à un non-respect de conditions.
L’évènement s’est produit en début de semaine, sur le campus principal.
Lundi, alors qu’il accusait un retard à son cours dans la faculté de génie, l’étudiant se serait fâché contre son professeur qui l’a pénalisé, comme le veut la norme.
Il est alors devenu agressif et aurait projeté l’ordinateur portable du prof au sol. Il y aurait également eu bousculade entre les deux individus, selon nos informations.
Le lendemain, Dallaire aurait été rencontré par Antoine Giguère, secrétaire de la Faculté et directeur des affaires étudiantes, au secrétariat académique.
La discussion aurait vite tourné en violence verbale envers le membre de la direction. Ce dernier lui a ordonné de quitter son bureau, nous dit-on.
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Suspendu
C’est à ce moment que le rectorat a découvert que son étudiant dérangeant avait des antécédents judiciaires et était sous le coup d’une probation.
Celui-ci a alors été avisé qu’il était suspendu et exclu du campus, a-t-on appris.
Puis, l’affaire a dégénéré mercredi matin, vers 9 h, quand Dallaire aurait réussi à se rendre au bureau de M. Giguère malgré les mesures de sécurité mises en place.
Hors de lui, l’étudiant lui aurait sauté dessus, avant qu’un collègue intervienne. Il aurait alors été en possession d’une arme blanche.
«[Vincent Dallaire] a été remis en liberté avec conditions. Il ne doit pas se présenter sur les terrains de l’Université, ou à tout autre endroit où le plaignant pourrait se trouver», affirme Martin Tremblay, lieutenant de la police de la Ville de Sherbrooke.
Pour sa part, l’Université de Sherbrooke dit avoir mis du soutien psychologique à la disposition des membres de la Faculté, mais ne veut pas commenter davantage l’affaire.
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Un récidiviste des retards
Ce n’était vraisemblablement pas la première fois que Dallaire piquait une violente crise à cause de son retard en classe.
En 2018, alors qu’il étudiait en génie mécanique à l’Université Laval, l’étudiant belliqueux a frappé un chauffeur d’autobus, car il était en retard à son examen, avait rapporté à l’époque Genie-inc, site internet spécialisé en recherche d’emplois pour les ingénieurs.
Le chauffeur du Réseau des transports de la capitale (RTC) l’avait empêché d’entrer dans l’autobus, car sa carte Opus n’était pas rechargée.
Après une seconde tentative infructueuse de convaincre le conducteur, Dallaire lui avait envoyé un coup de poing en pleine figure et s’était enfui.
Sa victime avait notamment subi une commotion cérébrale.
Un an plus tard, Dallaire avait plaidé coupable de voie de faits avec lésion et de menace de mort. Il avait écopé d’une peine de 90 jours d’emprisonnement et d’une probation de 2 ans.
En mai 2021, le jeune homme a aussi plaidé coupable à trois chefs de menaces, ainsi qu’à deux chefs de bris, lui valant deux ans de probation et 200 heures de travaux communautaires.
– Avec la collaboration de Marianne Langlois