Comment fêter Noël en grand, mais intelligemment en 2022
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Pour la première fois depuis trois ans, les Québécois pourront vraisemblablement fêter Noël ou défoncer l’année sans aucune restriction. Si ces fêtes feront du bien au moral, les experts appellent néanmoins à la prudence. Voici leurs conseils pour fêter en grand, mais intelligemment.
1) Se tenir au courant
Même si la tentation peut être forte de profiter des Fêtes pour se couper du monde, les experts demandent aux Québécois de se tenir informer sur l’évolution des virus dans la province.
«Et s’il y a une explosion des cas, on devrait changer notre façon d’agir», plaide Benoit Barbeau.
Il remarque que la transmission de la COVID-19 a ralenti au Québec, qui évite pour l’instant une huitième vague. Cependant, le virus de la grippe pourrait jouer les trouble-fêtes, tout comme une panoplie de virus respiratoires qui auront un terreau fertile pendant les rassemblements de Noël ou du jour de l’An.
2) Rester à l’affût des symptômes
Tous les experts s’entendent : restez à la maison si vous avez des symptômes.
«Il faut surtout éviter que les gens qui ont des symptômes se retrouvent dans des partys de 40 personnes», explique Roxane Borgès Da Silva de l’École de santé publique de l’Université de Montréal.
«Que ce soit la COVID-19, la grippe ou le virus respiratoire syncytial (VRS), c’est sûr que des gens vont l’attraper si une personne avec des symptômes se présente dans un party», mentionne la chercheuse.
Le microbiologiste et spécialiste en maladies infectieuses de l’Hôpital général juif à Montréal, Karl Weiss, fait appel au «gros bon sens» des Québécois. «N’invitez pas votre grand-mère de 90 ans si vous avez la grippe. Mais il y a cinq ans, je vous aurais dit la même chose», souligne-t-il.
3) Voir les aînés en premier
L’épidémiologiste Nimâ Machouf lance qu’il serait une «très bonne idée» de privilégier d’aller visiter les grands-parents ou les autres personnes plus vulnérables en premier.
Elle suggère de ne pas attendre d’avoir pris part à trois ou quatre rassemblements et prendre le risque d’être porteur d’un virus, sans le savoir, ou même de devoir annuler une visite à cause de symptômes qui viennent d’apparaître.
De planifier au début de la période des Fêtes les visites aux proches en CHSLD ou immunosupprimés, par exemple, permet de limiter les risques.
«Prenez vos précautions pour ne pas être la personne qui envoie quelqu’un à l’hôpital», illustre, à son tour, Mme Borgès Da Silva.
4) Porter le masque, au besoin
Même s’il est souvent impopulaire, le port du masque est utile lors des rassemblements pour réduire les risques de transmission des virus, selon les experts. Mais surtout, il faut l’accepter et le respecter si un proche nous le demande, croit le virologue Benoit Barbeau.
Il faut réfléchir au « bien collectif », ajoute Mme Borgès Da Silva. Si on veut à tout prix profiter d’un rassemblement malgré des symptômes, elle encourage fortement le port du masque et la distanciation avec les autres, surtout lors du repas.
5) Une petite quarantaine avant
S’imposer une petite quarantaine de quelques jours avant un party serait «l’idéal» selon Nimâ Machouf.
Par contre, l’épidémiologiste reconnaît qu’en pratique, ce n’est peut-être pas réaliste pour la majorité des Québécois.
Elle estime néanmoins que s’isoler avant un rassemblement permet de limiter les risques, parce qu’une personne aura moins de chance de contracter un virus et d’être contagieuse sans le savoir.
6) Aller jouer dehors
Dépendamment de la coopération de mère Nature, les experts proposent aux Québécois de maximiser les activités extérieures.
Le virologue Benoit Barbeau souligne que les risques de transmission sont décuplés si 30 personnes s’entassent dans une pièce à l’intérieur plutôt qu’au grand air.
Or, la Belle Province ne manque pas d’activités hivernales pour divertir toute la famille.
7) Penser aux tout-petits
Les nombreux virus en circulation pourraient rapidement gâcher la fête cette année, particulièrement si des mesures protectrices ne sont pas prises au niveau des tout-petits.
«On ne veut pas augmenter l’anxiété des parents non plus, mais on peut prendre des moyens de bien protéger nos enfants», estime Dr Christos Karatzios, infectiologue pédiatrique à l’Hôpital de Montréal pour enfants.
Même si le besoin de se rencontrer et de festoyer en famille se fait sentir, il est important de suivre l’état de santé de chacun. Si votre enfant n’est pas en forme, qu’il mouche ou éternue, il est préférable de rester à la maison.
«La meilleure façon d’avoir des fêtes sécuritaires c’est d’être vigilants», a-t-il ajouté.
Pour éviter les contaminations, il faut bien désinfecter les surfaces communes, les poignées de porte et les jouets des enfants. Les parents peuvent aussi vérifier à ce que les enfants partagent le moins possible leurs jouets.
Si vous remarquez qu’un enfant commence à tousser, il est recommandé de lui mettre un masque ou de tout simplement quitter la célébration pour éviter la propagation.
8) Se tester et se soigner
La règle numéro 1 est de rester à la maison au moindre symptôme, selon les experts.
«Mais je ferais passer des tests rapides aux personnes qui ont des symptômes, pour s’assurer que c’est pas COVID-19», explique Roxane Borgès Da Silva.
Elle estime que les Québécois devraient garder en tête la possibilité de développer la COVID longue, où les malades restent affaiblis avec des symptômes pendant des mois. «Plus on prend de précautions, plus on s’aide à préserver la santé de nos proches vulnérables», ajoute-t-elle.
Pour sa part, l’urgentologue Gilbert Boucher rappelle aux Québécois de suivre et maintenir leur plan de traitement durant le temps des Fêtes pour éviter les urgences.
Par le passé, il a été témoin de personnes hospitalisées après avoir oublié quelques médicaments, car elles n’étaient plus à la maison, par exemple.
9) S’immuniser
«Les vaccins, ça demeure une priorité.» Voilà le mot d’ordre du virologue Benoit Barbeau. L’expert de l’UQAM rappelle que l’immunisation demeure la meilleure façon d’éviter les formes graves des maladies et réduire du même coup les hospitalisations.
L’épidémiologiste Nimâ Machouf ajoute que la vaccination est particulièrement importante pour les personnes vulnérables.
Pour le Dr Mathieu Simon, chef du département de soins intensifs à l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec, le vaccin devrait s’insérer dans les préparatifs du réveillon. «On se vaccine pour préparer le party», propose-t-il.
10) Ouvrir les fenêtres... ou la hotte
N’oubliez pas que la COVID-19 circule et que le virus se transmet par l’air, disent les experts.
«Aérez, ouvrez une fenêtre, assurez un mouvement de l’air en continu et évitez la stagnation des aérosols», explique Benoit Barbeau.
Et s’il fait trop froid, ouvrez la hotte de la cuisine et faites marcher la ventilation dans la salle de bain, renchérit la Dre Nimâ Machouf. Une bonne aération est cruciale pour tout rassemblement à la maison, dit-elle.