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Essai: irréconciliables !

La chèvre et le chou
Photo tirée du site de la maison d’édition

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L’un est artisan fermier dans les Laurentides et omnivore, l’autre est un urbain végane qui s’oppose à la consommation de produits animaux. Entre les deux, le fossé semble infranchissable, tant les positions de l’un et de l’autre semblent irréconciliables. Reste l’échange épistolaire, comme un pont tendu entre les deux camps opposés, pour mieux comprendre les enjeux actuels et nourrir notre réflexion. On ne peut être contre.

Pour Dominic, le fermier artisan qui dit pratiquer un « omnivorisme de subsistance », il n’y a aucun doute possible : la consommation de produits animaliers de façon responsable est une question de survie pour « une majorité écrasante de Terriens et de Terriennes [qui ont] besoin de consommer le plus large éventail possible de protéines, végétales comme animales, pour grandir, vivre, s’épanouir en tirant le meilleur parti des conditions géographiques de leur coin de planète ». Tournant en dérision les véganistes pour qui manger exclusivement des plantes et des fruits serait le paroxysme du raffinement et de la civilité, il avoue craindre que l’idéologie végane finisse par s’implanter dans nos médias et institutions « si facilement influençables ».

Mieux faire

Aussi a-t-il lancé cette invitation au militant végane Jean-François Dubé pour mieux comprendre « l’ennemi ». Lamontagne est conscient que tout n’est pas parfait et qu’il y a place à l’amélioration dans nos relations avec la nature, dit-il.

Détenteur d’une maîtrise en science politique, Dubé est végane et s’intéresse, depuis 2015, à l’antispécisme et au spécisme qu’il apparente au sexisme et au racisme, une « idéologie qui permet l’exploitation des animaux du seul fait qu’ils n’appartiennent pas à l’espèce humaine ». Il admet avoir participé à des « actions de perturbation ». Il est devenu végane pour trois raisons, explique-t-il : santé, environnement et bien-être des animaux, cette dernière l’emportant sur les deux précédentes. « Puisque nous pouvons vivre en bonne santé sans faire souffrir et abattre des animaux, comment pouvons-nous justifier de continuer à le faire ? » demande-t-il. C’est carrément immoral, conclut-il. 

Qui a raison ?

Lamontagne et Dubé croisent le fer. Ils ne s’entendent pas sur plusieurs points et chacun va s’expliquer et répondre aux arguments de l’autre. 

Ainsi Dubé reproche au fermier de ne pas placer les animaux sur un même pied d’égalité que les humains. « Nous sommes tous des animaux, plaide-t-il, nous sommes tous conscients et nous pouvons tous ressentir la souffrance. » Alors que Lamontagne admet que les animaux peuvent ressentir certaines choses, il précise que ces sentiments ne sont pas de la même nature que ceux des humains qui vivent des expériences communes. 

Selon Lamontagne, qui s’efforce de pratiquer une agriculture responsable, il est impossible d’éliminer 100 % des effets négatifs que cause notre existence sur Terre. 

« Il est bien naïf de penser qu’en remplaçant tout simplement une protéine animale par une protéine végétale, on réduira de manière appréciable la souffrance globale dans le monde », argumente-t-il. Qu’est-ce qui nuit le moins à la nature qui nous entoure ? « L’œuf d’une poule que j’élève ici ou la conserve de légumineuses produite “loin des yeux, loin du cœur” ? »  

Mais pour Dubé, la question est d’abord d’ordre éthique : « Quelle est la différence entre les humains et les animaux qui justifierait que nous abattions les seconds, mais pas les premiers ? » Selon lui, « toutes les caractéristiques que l’on croyait uniques aux humains sont en réalité présentes à divers degrés chez les autres animaux ».

Qui sort gagnant de ce match ? 

Pour ma part, moi qui suis omnivore, je serais porté à donner la palme à Lamontagne, l’agriculteur responsable. On ne peut « réclamer l’abolition du système alimentaire qui vous nourrit avant même d’avoir bâti celui qui le remplacera. C’est comme construire son avion en plein vol. » Mais une chose apparaît évidente : chacun demeure campé sur ses positions !

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Photo tirée du site de la maison d’édition

Marie-Pierre Beauvais est titulaire d’une maîtrise en géographie et en sciences biologiques. À ce titre, elle s’intéresse à la protection des milieux naturels, menacés par la crise climatique, ainsi qu’aux milieux urbains et ses zones d’exclusion, de pauvreté et de pollution. 

Ici, dans le Centre-Sud de Montréal, contexte de cet essai, « le capitalisme s’approprie l’espace urbain, au détriment des besoins des gens qui y vivent, laissant à la société civile la tâche de nourrir les corps dans la cité ». L’auteure en appelle donc à une révolution urbaine, pour s’approprier, politiquement, socialement et culturellement, l’espace et ses institutions, afin d’y mieux vivre, en harmonie avec les autres citadins, en répondant aux besoins de plus démunis, entre autres au niveau alimentaire. 

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Par-delà les scandales

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Photo tirée du site de la maison d’édition

Journaliste à La Presse pendant plus de 30 ans, Denis Lessard a couvert l’actualité politique depuis les tribunes parlementaires à Ottawa et à l’Assemblée nationale du Québec pendant toutes ces années de braise. C’est donc à une rétrospective des principaux événements qui ont marqué notre quotidien – Octobre 1970, crises d’Oka et du verglas, Printemps érable, scandale des commandites, commission Charbonneau, Sommet des Amériques, COVID-19, etc. – qu’il nous convie avec la publication de ces chroniques, publiées d’abord dans ce quotidien depuis 2020. On voit aussi défiler les principaux acteurs de l’époque, Robert Bourassa, René Lévesque, Bernard Landry, Lucien Bouchard et Jean Charest.

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