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Retour des partys des Fêtes: inquiétudes et appels à la prudence à l’aube des festivités

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Les virus respiratoires gagnent du terrain au Québec et sèment déjà la pagaille dans les urgences bondées en sous-effectif. Si tout indique qu’un premier Noël sans restrictions attend les Québécois pour la première fois en trois ans, des experts s’inquiètent. 

• À lire aussi: Comment fêter Noël en grand, mais intelligemment en 2022

«On a excessivement peur, lance d’emblée le Dr Gilbert Boucher, président de l’Association des spécialistes en médecine d'urgence du Québec. Mais si la plupart des gens font attention, ça va faire une grande différence pour nous dans les urgences.»

Déjà, les urgences pédiatriques débordent, alors que les enfants sont durement touchés par le virus respiratoire syncytial (VRS). Et c’est sans compter que la COVID-19 circule toujours et que la grippe est en forte progression. 

NOMBRE
D’HOSPITALISATIONS
Liées à la COVID-19

Stats hospitalisations
Source : INSPQ
VACCINATION
DES ADULTES
Vaccin contre la COVID-19

Vaccin 15 aoutVaccin 5 moisSeringue
Source : INSPQ (ne concerne que les personnes testées)
VIRUS DE
l’INFLUENZA A
Nombre de cas positifs

Atchoum!Stats Influenza
Source : INSPQ (ne concerne que les personnes testées)
VIRUS RESPIRATOIRE
SYNCYTIAL (VRS)
Nombre de cas positifs

Stats VRS
Source : INSPQ

Les experts ne pensent pas qu’un nouveau variant de la COVID-19 jouera les trouble-fêtes comme Omicron a pu le faire aux Fêtes l’an dernier. Cela dit, la propagation du virus continue de progresser et demeure une préoccupation pour le personnel soignant. 

Pour faire face à ces trois virus respiratoires qui frappent le Québec, la Santé publique a annoncé qu’elle recommande à nouveau le port du masque dans les lieux publics achalandés. 

Et Québec offre désormais à tous le vaccin contre l’influenza gratuitement. 

Virus imprévisibles

«On ne sait plus sur quel pied danser et quel sera le prochain virus à nous frapper», remarque à son tour la Dre Judy Morris, présidente de l’Association des médecins d'urgence du Québec. 

La fréquence et les cycles des virus respiratoires ont été chamboulés, ce qui rend la période des Fêtes encore plus imprévisible, dit-elle.

S’ils s’inquiètent, les experts consultés par Le Journal ne recommandent pas aux Québécois d’éviter les festivités pour autant. 

«J’étais résident il y a 30 ans et les urgences débordaient pendant la période des Fêtes», relativise quant à lui le microbiologiste Karl Weiss.

Le médecin de l’Hôpital général juif plaide pour des mesures «ici et là» pour protéger les personnes qui risquent plus de subir des complications graves.

«Mis à part le gros bon sens, comme ne pas faire exprès pour attraper [un virus], les gens peuvent retourner à une vie plus normale», croit-il. 

Car ce premier temps des Fêtes en trois ans, vraisemblablement sans restrictions, fera du bien au moral, ajoute-t-il.

Avec l’aide des spécialistes, Le Journal vous a concocté un petit guide pour profiter des festivités, en réduisant les risques de transmission. 

En piteux état

N’empêche, le système de santé ne roule actuellement pas «à 100 %», rappelle le Dr Boucher. 

Il indique que les virus qui touchent d’abord les plus petits se répandent ensuite chez les adultes, et ce, de quatre à six semaines plus tard.

Le Dr Gilbert Boucher souligne que la fièvre est le premier gros indice qu’une personne est infectée. 

«Si vous avez besoin de prendre de l’acétaminophène [Tylenol] ou de l’ibuprofène [Advil] pour vos symptômes, c’est votre signe de rester à la maison», dit-il.

Devant un réseau de la santé «qui a rarement été en si piteux état», le pneumologue Mathieu Simon encourage les Québécois à mettre toutes les chances de leur côté pour fêter l’esprit tranquille.

«Il faut fêter, mais avec une nouvelle étiquette», estime le chef des soins intensifs à l'Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec (IUCPQ). 

Les gens malades restent à la maison, comme ils le feraient s’ils avaient une gastro, plaide-t-il. Le Dr Simon ajoute que la prise d’un rendez-vous pour se faire vacciner devrait aussi faire partie des préparatifs en vue du réveillon.

Moins du tiers des adultes québécois ont reçu une nouvelle dose de vaccin contre la COVID-19 depuis cinq mois, selon les données du gouvernement.

Ne pas attendre

Bien que les urgences bondées inquiètent les experts, le président de l’Association des spécialistes en médecine d'urgence du Québec ne suggère pas de les éviter.

«Malgré l’achalandage, les gens très malades, on va les soigner. Il ne faut pas attendre si vous avez des douleurs à la poitrine, de la difficulté à respirer ou un pouls trop rapide, par exemple. Venez nous voir à l’urgence», lance-t-il.

Des partys attendus avec fébrilité et anxiété

L’anticipation du temps des Fêtes se fait sentir tant pour les soupers de famille que pour les célébrations entre collègues, mais en cette période de l’année, la fébrilité des uns se mêle inévitablement à l’anxiété des autres. 

«On voit que les réactions sont très diverses, certains ressentent l’appréhension en lien avec les possibles contaminations [...] pour une autre part, on ressent le désir d’enfin pouvoir revivre un peu plus normalement», explique Dre Geneviève Beaulieu-Pelletier, psychologue et conférencière.  

Pour la première fois en trois ans, les Québécois pourront célébrer en famille et entre amis le temps des Fêtes. 

Or, si plusieurs personnes sont impatientes de revoir leurs proches, d’autres sont particulièrement anxieuses à l’idée de festoyer en grands groupes cette année. 

Et même si tout indique qu’il s’agira bel et bien d’un Noël sans restrictions, certains préféreront demeurer sur leurs gardes et observer des mesures préventives. 

«Si on veut voir tout le monde, il faut accepter que les besoins de chacun soient différents», commente Dre Georgia Vrakas, psychologue et professeure au Département de psychoéducation de l’UQTR, campus de Québec.

Communiquer ses besoins

Pour s’assurer que l’ambiance soit à la fête, il faudra faire preuve d’ouverture et s’assurer d’échanger sur les besoins de chacun. 

Des rencontres peuvent être mises en place à l’avance afin que tous les membres d’une même famille puissent exprimer leurs craintes et leurs désirs en prévision des célébrations. 

«On va contribuer à l’isolement de l’autre si on ne respecte pas les limites. On peut proposer des alternatives, mais si la personne exprime vouloir rester à la maison, on doit respecter ce choix», ajoute-t-elle.

Respect

Des pistes de solution pour mettre en confiance un invité réticent peuvent être proposées, mais si la personne verbalise son inconfort et refuse de se joindre à la fête, il faut impérativement respecter sa décision. 

«Certaines personnes pourraient préférer raccourcir leur présence à un événement ou tout simplement l’éviter par crainte d’être infectées. Il est primordial de respecter les choix de chacun», conclut Dre Vrakas.

Le Journal a développé un petit guide afin de vous inciter à ouvrir le dialogue et à communiquer le mieux possible vos besoins ou vos limites à vos proches.

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